Ce document contient une dissertation entière sur le sujet suivant : "D'où provient, selon vous, l'émotion que l'on ressent à la lecture d'un texte poétique" ? Ce document est construit autour de l'étude des quatre premiers livres des Contemplations de Victor Hugo. La problématique du parcours est : la poésie peut-elle être autobiographique ? La dissertation contient des exemples des Contemplations mais aussi d'autres textes étudiés.
[...] Mais même lorsque le poète parle de ses propres sentiments, nous pouvons nous y identifier puisque se sont également les nôtres. En effet, nos vies sont similaires, et nous sommes confronté aux mêmes étapes et difficultés. Cependant, les sentiments ne sont pas toujours mis au centre des poèmes. Le classicisme du XVIIe siècle par exemple prône lui la raison plus que les sentiments, avec des règles strictes d'écriture, ne permettant pas l'épanchement des sentiments. La musicalité peut également être l'objectif du poète comme le dit Verlaine dans Art poétique « de la musique avant toute chose ». [...]
[...] Ainsi, Une vie ordinaire est le recueil poétique autobiographique de George Perros. Le poète y relate sa vie qu'il qualifie comme ordinaire. Or le titre du recueil et l'utilisation de l'article indéfini « une » indique que cette autobiographie appartient à tous. Le lecteur peut en effet s'identifier à ce sentiment de quotidien. Le poème Enfance, met en lumière une des périodes de la vie : l'enfance. Si le poète s'inspire de ses expériences personnelles, le lecteur peut toutefois retrouver ses propres expériences. [...]
[...] Dans le poème Melancholia c'est le travail des enfants dans les caves de Lille qui est dénoncé par Hugo. Il se glisse alors dans leur peau et ressent leurs sentiments « ils semblaient dire à Dieu, petits comme nous sommes, notre père, voyez ce que nous font les hommes ». Leur histoire est mise au centre du poème « aussi qu'elle pâleur La cendre est sur leurs joues ». Ce n'est plus les autres qui ressentent les sentiments du poète, c'est le poète qui ressent les sentiments des autres. [...]
[...] L'autobiographie du poète se transforme en la nôtre. Nous pouvons nous identifier au poète puisque nos vies sont similaires. En effet, comme le dit Hugo dans sa préface, nous sommes tous humains « Homo sum ». Nous sommes donc le reflet les uns des autres « ceux qui s'y pencheront retrouveront leur propre image » « prenez donc ce miroir et regardez-vous y ». Hugo essaye de montrer que même si le poète parle de lui, il parle de nous et que le lecteur peut s'autoriser à ressentir les sentiments du poète, puisqu'au fond, ce sont les siens également. [...]
[...] La poésie peut alors refléter les sentiments des autres puisque le poète s'exprime en leur nom. Le lecteur, voyant ses propres sentiments, les pense valides et peut enfin les ressentir pleinement. Le poète peut aussi faire naître des sentiments puisque celui-ci dénonce et informe. Mais le poète peut aussi parler de lui pour faire ressentir des émotions aux lecteurs. Même quand le poète parle de lui, il parle de nous. Nous pouvons nous retrouver dans les écrits du poète si bien que son autobiographie devient la nôtre. [...]
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