Illustration parfaite de la nécessité des caractères irréductibles, des affects primitifs qui sont plaisirs et douleurs. Roman qui décrit une expérience artificielle de l'indifférence, de la neutralité. Le personnage tente de faire abstraction de tout ce qui l'affecte, de tout ce qui contribue à sa subjectivité pour ainsi faire l'expérience d'une vie fossile.
Pérec n'écrit pas sur le plaisir, mais sur la suspension de l'émotion en nous, or plaisirs et douleurs fondent la sensibilité et donc l'émotion, il s'agit donc d'une texte sur le plaisir.
Glissement progressif vers le sommeil, état végétatif, mise à distance du monde :
- Par le sommeil, on échappe aux sensations et émotions.
- On se met à distance des effets du monde sur notre sensibilité.
L'expérimentation :
- Opération de soustraction, mise à distance du monde dans un espace limité (chambre de bonne) donc soustraction de l'extériorité.
- Suspension des désirs.
- Neutralisation de toutes émotions possibles.
[...] (Lecteur est envoyé à une neutralité, pas de plaisir, pas de tristesse vis- à-vis de ce qui arrive au héros. Le lecteur est ainsi étranger et doit faire abstraction de son affectivité Tu : encore volonté de couper avec les codes du romanesque traditionnel, l'utilisation du tu est troublante et accentue l'indifférence du personnage privé de subjectivité. Cela justifie le projet de Pérec : en effet, le je symbolise un sujet plein, qui se maitrise lui-même. Avec le tu le personnage se dédouble, se parle à lui-même, prend de la distance, ce qui montre qu'il ne s'appartient pas, il est un objet d'étude pour lui-même. [...]
[...] Ainsi, sa tentative de s'oublier soi- même et de sortir du monde est un échec, sa sensibilité le réveille. La douleur l'arrache du sommeil, le ramène à la réalité. La sensibilité serait donc ce qui nous relie au monde. Sentir d'un seul coup une douleur précise, indubitablement consciente et que tu reconnais tout de suite comme étant le plus banale des maux de tête Intensification de l'expérience L'expérience devient un mode de vie, un choix, une orientation, le personnage tombe dans un état d'engourdissement perpétuel. [...]
[...] Le personnage tente de faire abstraction de tout ce qui l'affecte, de tout ce qui contribue à sa subjectivité pour ainsi faire l'expérience d'une vie fossile Tu es un oisif, un somnambule, une huitre Pérec n'écrit pas sur le plaisir, mais sur la suspension de l'émotion en nous, or plaisirs et douleurs fondent la sensibilité et donc l'émotion, donc texte sur le plaisir Glissement progressif vers le sommeil, état végétatif, mise à distance du monde : - Par le sommeil, on échappe aux sensations et émotions - On se met à distance des effets du monde sur notre sensibilité L'expérimentation : - Opération de soustraction, mise à distance du monde dans un espace limité (chambre de bonne) donc soustraction de l'extériorité - Suspension des désirs - Neutralisation de toutes émotions possibles Il ne reste rien, grisaille, absence de signification, le monde deviennent neutres. Or sans les valeurs du monde, que devient le monde ? Combien de temps cette expérience du néant, de la mort, de l'absurde peut durer ? Ce livre nous montre que cette expérience n‘est pas durable Tu n'es pas mort et tu n'es pas plus sage, tu n'as rien appris sinon que la solitude n'apprend rien, que l'indifférence n'apprend rien Le monde n'a pas bougé et tu n'as pas changé. [...]
[...] Ainsi, la valeur des choses du monde ne peut être fondée que par nos goûts sensibles. On construit des significations, des passions, des sentiments qui indiquent notre rapport au monde. C'est ainsi parce que nous avons des sensations comme plaisir et douleur que nous pouvons avoir des valeurs intellectuelles Le retour aux émotions Retour violent de l'affectivité, en effet, le personnage est envahi par des sensations désagréables (hallucinations), prouvant qu'on ne pas suspendre la sensibilité du monde, le détachement ne peut pas durer. [...]
[...] Le héros éprouve ainsi de la haine, des affections et des sentiments négatifs, douloureux. Le malheur n'a pas fondu sur toi, ne s'est pas abattu sur toi, il s'est infiltré avec lenteur, il s'est insinué presque suavement. Il a minutieusement imprégné ta vie, tes gestes, tes heures, ta chambre comme une vérité longtemps masquée, une évidence refermée (l'insensibilité conduit au malheur, la sensibilité est nécessaire) Conclusion : On ne peut pas mettre de côté en nous durablement l'appétit du plaisir, la tendance affective et donc le plaisir ressenti et la douleur éprouvée sont des nécessités pour les vivants, ils disent la vie en nous. [...]
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