Que ce soit par l'hésitante prononciation teintée d'accent français du germanophile peu averti ou par la chantante articulation du professeur d'allemand, les trois mots qui composent le Sturm und Drang comportent d'ores et déjà, avant même que l'on en comprenne le sens, le roulement et les fracas de la révolte. Par une figure de mimésis difficilement imitable dans la langue française aux intonations moins prononcées, « tempête et élan » parvient à retranscrire la dynamique de son programme à la simple évocation de son titre.
Le mouvement, peu connu en France, n'en est pas moins un moment marquant de l'histoire littéraire en Allemagne, puisqu'il coïncide à la fin du XVIIIe siècle avec l'émergence de « grands noms » : Goethe et Schiller bien sûr mais aussi Klopstock, Herder, Schubart... qui se revendiquent eux-mêmes comme génies, le « temps des génies » ou « Geniezeit » étant d'ailleurs fréquemment employé comme synonyme pour qualifier cette époque féconde en oeuvres nouvelles. La revendication ne se limite pas à un simple égocentrisme, mal venu chez des auteurs qui pour la plupart n'en sont qu'au début de leur carrière, mais recèle un programme autrement plus large, l'ambition des strümers étant une réforme complète des standards littéraires, au point d'ailleurs de susciter la confusion et l'anachronisme chez ceux qui tentent de les classer.
[...] C'est donc de chercher à démêler à échelle locale les tenants et les aboutissants du mouvement qui constitue la démarche initiale. D'un point de vue historique en effet, l'« Allemagne telle qu'on la connaît n'existe au début du XVIIIe siècle que sous la forme de deux pôles : l'empire autrichien des Habsbourg d'une part, sous l'égide de Charles VI le royaume de Prusse d'autre part, avec à sa tête la dynastie des Hohenzollern fondé en 1701 par Joseph II auquel succède Fréderic-‐Guillaume I (1713-‐1740). [...]
[...] Qui se revendiquent eux-mêmes comme génies, le temps des génies ou Geniezeit étant d'ailleurs fréquemment employé comme synonyme pour qualifier cette époque féconde en œuvres nouvelles. La revendication ne se limite pas à un simple égocentrisme, mal venu chez des auteurs qui pour la plupart n'en sont au début de leur carrière, mais recèle un programme autrement plus large, l'ambition des strümers étant une réforme complète des standards littéraires, au point d'ailleurs de susciter la confusion et l'anachronisme chez ceux qui tentent de les classer. Comment placer le Sturm Und Drang dans l'héritage littéraire allemand, et plus largement européen ? [...]
[...] Jakob Michael Reinhold Lenz Lenz est célèbre à la fois pour avoir redonné dynamique au théatre par la prépondérance du héros sur l'action et le mélange des genre tragique et comique, et pour la pièce les Soldats. Dans la même veine que La tueuse d'enfants de Wagner, il y met en scène la violence sociale. Friedrich von Schiller Lui aussi révolté par les traitements subis dans sa jeunesse, sous la tyrannie paternelle ou l'implacabilité de la Karlsakademie, il suit une voie radicalement opposée à ce à quoi on le destine, poussé d'ailleurs à l'exil après la création des Brigands (Die Räuber) en 1782, et à se réfugier à Dresde chez un mécène, d'où il écrit Intrigue et Amour, autre pièce révélatrice du mouvement Sources Wege der deutschen Litteratur H. [...]
[...] N'oublions pas qu'il ne s'agit pas tant l'affirmation d'une nation –assez anachronique au XVIIIe siècle dans un territoire aux contours récents-‐ que le rejet des influences antérieures largement inspirée de l'hégémonie française. Finalement dans le Volk on cherche on retour au sources autant qu'un témoignage de l'esprit du temps et des hommes qui l'habitent, ces chants sous-‐tendus d'une mission quasi divine, puisqu'ils se rapprochent de la nature et par là même de Dieu. Pour autant cette émanation de l'authentique n'est pas si facile à recueillir ainsi que l'admet Herder : quand on doit jauger l'océan de peuples, de temps et de pays, pour l'embrasser en un regard, un sentiment, un mot ! [...]
[...] C'est à Strasbourg qu'il entre en contact avec Herder et se plonge véritablement dans le 18 mouvement : il récolte des Volkslieder et écrit des ouvrages majeurs de la periode. Dégouté par une experience au tribunal de wetzlar, il écrit götz, puis Werther qui portent tout deux l'admiration des grands modèles antiques et le dégout de la société, ainsi que sa première ébauche de Faust. C'est à Weimar que Goethe achève sa periode de jeunesse 1784, et après des folles années, estampillés d'une activité politique et scientifique intense, il quitte l'Allemagne pour l'Italie classique. [...]
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