Les Métamorphoses s'inscrivent dans l'œuvre d'Ovide comme une série de mythes. Nous entendons par mythe un récit mettant en scène des êtres surhumains et des actions remarquables, c'est-à-dire un récit proche de la légende, écarté, en tous cas, de la réalité. Ovide nous plonge effectivement dans un monde qui en est très éloigné : dieux, humains et figures de l'univers merveilleux (comme les Cérastes, monstres à deux cornes, ou les Centaures…) s'y côtoient sans être surpris.
Les dieux sont censément des figures surhumaines, soit, en d'autres termes, des personnages dont le caractère et les aptitudes, comme l'immortalité, dépasse de loin celui des humains. Il est alors intéressant de nous interroger sur le rôle des dieux dans Les Métamorphoses. À travers les chapitres X, XI et XII, nous tâcherons de répondre à cette question : quelle est la place des dieux dans les Les Métamorphoses ?
Pour ce faire, nous étudierons d'abord en quoi les dieux peuvent régler les problèmes des hommes et donc faire apparaître ce que l'on aurait tendance à attendre d'eux ; puis, nous verrons ce qui cependant rend les dieux, que nous présente Ovide, sujets à des faiblesses
[...] Ovide dresse donc dans Les Métamorphoses le portrait de dieux puissants mais sujets aux même faiblesses que les hommes (l'amour, la colère, la fatalité) : ce sont en quelque sorte des dieux humanisés, sensibles, eux aussi, à leur intérêt. En fait, ce sont des humains plus puissants que les autres, et qui usent de leur pouvoir à plus ou moins bon escient. On pourrait y voir un portrait de la civilisation romaine, et une certaine critique voilée de la part d'Ovide : il humanise les gouvernants et leur demande de reconnaître leur part d'arbitraire, puisque, pour lui, mêmes les dieux sont sujets à des faiblesses. [...]
[...] Il se trouve aussi chez les dieux des sentiments humains, ce qui renforce encore l'arbitraire de la puissance divine. Vénus est ainsi piqué par une des flèches de Cupidon : elle est donc vulnérable, comme tout banal humain, à la passion amoureuse. Le livre X est plein de passions, souvent destructrices, notamment Vénus qui ciel préfère Adonis” D'une autre manière, qui s'apparente davantage au viol, dans le livre XI Mercure et Apollon convoitent tous deux Chioné. Le fait que les dieux puissent avoir des passions pour des mortels les rabaissent de leur caractère surhumain : cela signifie qu'il se trouve des humains pour séduire les dieux, et même les rendre fous de désespoir comme Apollon après la mort de Hyacinthe. [...]
[...] Ici, la déesse des mers, Thétis, qui n'inflige pas la métamorphose à son agresseur mais qui tente, elle, de se métamorphoser pour lui échapper, reconnaît son impuissance : ne peut être que par la volonté des dieux que tu triomphes”. Cet aveu montre le caractère arbitraire que peut avoir la justice, la volonté des dieux impliquant, en quelque sorte, des sacrifices, puisque l'union de Thétis et Pélée donnera naissance à Achille, le héros légendaire. Ici, ce sont clairement les dieux qui ont utilisé les hommes à leur fin. [...]
[...] Quelle est la place des dieux dans Les Métamorphoses (chapitre XI, XII) ? Les Métamorphoses s'inscrivent dans l'œuvre d'Ovide comme une série de mythes. Nous entendons par mythe un récit mettant en scène des êtres surhumains et des actions remarquables, c'est-à-dire un récit proche de la légende, écarté, en tous cas, de la réalité. Ovide nous plonge effectivement dans un monde qui en est très éloigné : dieux, humains et figures de l'univers merveilleux (comme les Cérastes, monstres à deux cornes, ou les Centaures ) s'y côtoient sans être surpris. [...]
[...] Outrée par les mœurs sauvages de ces monstres, Vénus songe à “abandonner ses villes et les campagnes d'Ophiuse”. Elle se reprend immédiatement, pensant que les honnêtes gens de ces contrées n'ont rien à voir avec de tels crimes : elle refuse de les abandonner à leur malheur et châtie les Propétides et les Cérastes, un châtiment qui tienne le milieu entre la mort et l'exil”, à savoir une métamorphose. Cette justice qui intervient, sans même que les hommes aient eu à l'implorer, fait penser à l'action d'un roi vis-à-vis de ses vassaux, qu'il se doit de protéger. [...]
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