Commentaire :
Pierre Frantz a écrit, à propos de la pièce de théâtre de Marivaux L´ île aux esclaves : « L'action théâtrale révèle et dénonce les artifices qui caractérisent la société, et refonde le lien social sur une humanité qui accepte de baisser les armes ».
[...] Dans un premier temps, nous verrons les éléments principaux qui justifient et confirment la valeur de cette réflexion proposée par Pierre Frantz. Dans un second temps, nous analyserons les limites de cette réflexion et, dans un troisième temps, nous conclurons le propos en synthétisant les arguments abordés. QUE VEUT DIRE PIERRE FRANTZ ? Pour établir une analyse des propos de Pierre Frantz, il convient d'abord de décortiquer la citation. Que veut dire M. Frantz ? Dans un premier temps, il déclare que le théâtre « révèle et dénonce les artifices ». [...]
[...] CONCLUSION La réflexion présentée par Frantz se révèle très juste lorsqu'elle est appliquée au théâtre de Marivaux. En effet, la fonction de l'action théâtrale consiste à dénoncer les artifices de la société, existants entre classes sociales dominantes et dominées, et de refonder un lien social plus juste, voire plus équitable. Cependant, elle ne saurait être appliquée au théâtre en général, puisque d'autres auteurs ont voulu, dans leur art, faire passer des messages beaucoup plus révolutionnaires, dans lesquels l'esprit pouvait élever un individu vers une classe sociale supérieure (pas de fatalité de classe sociale) et la structure de la société pouvait être profondément questionnée et modifiée à la racine. [...]
[...] ». Ainsi, le valet n'aime pas qu'on l'appelle comme tel et suggère à son maître d'adopter un langage différent, moins « dur » à entendre. Cet exemple peut représenter une manière douce d'inverser les rapports sociaux entre classes dominantes et les autres ; une manière douce, qui ne remet pourtant pas en cause la légitimité des classes dominantes. En effet, Marivaux ne se revendique pas comme une sorte de révolutionnaire qui voudrait que tout le monde soit au même niveau ou aient les mêmes droits. [...]
[...] ) », « ( . ) J'avais entendu dire que les scrupules nuisaient à la fortune ; je fis trêve avec les miens, pour n'avoir rien à me reprocher. » Dans sa manière de dresser le portrait des gens de « fortune », il apparaît assez clair que, pour faire partie de ce monde-là, il faut mettre ses scrupules de côté, séduire les bonnes personnes, toujours mettre l'intérêt en avant dans les rapports sociaux qui se définissent ainsi. Autre exemple, Trivelin va remettre en cause l'utilisation du terme « valet » en disant « Son valet le terme est dur ; il frappe mes oreilles d'un son disgracieux ; ne purgera-t-on jamais le discours de tous ces noms odieux ? [...]
[...] Savez-vous ce qu'il signifie ? Ce n'est ni Philis, ni Silvie, Que l'on doit aimer constamment ; C'est l'objet qui nous fait envie. » Autre artifice de la société abordé dans le théâtre de l'époque : l'argent. Dans La Fausse Suivante, toute la manipulation du personnage de Lélio pour que la comtesse ne veuille plus se marier avec lui tient au fait qu'il souhaite épouser une autre femme qui lui donnera une rente plus importante, mais aussi que si la comtesse elle-même rompe leur accord, il ne doive pas lui rembourser l'argent qu'elle lui a déjà donné. [...]
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