Phèdre acte IV scène 6, Jean Racine 1677, sentiments de Phèdre, Oenone, Aricie, Hippolyte, Thésée, paranoïa, père Minos
Jean Racine (1639-1699) était un auteur, dramaturge et poète français. Il est notamment le précepteur du classicisme : un mouvement littéraire où la tragédie est poussée à son extrême. Dans cette scène Oenone a calomnié Hippolyte auprès de Thésée. Face à son père, Hippolyte n'a pas accusé Phèdre, mais a confessé son amour pour Aricie. Phèdre est prise de remords et vient donc trouver Thésée pour tout lui avouer. Mais elle est arrêtée par le fait qu'Hippolyte aime Aricie, sa jalousie l'en empêche : dans cette scène elle apprend tout à Oenone. Quels sont les sentiments de Phèdre ? Pour y répondre nous verrons dans une première partie la colère, dans une seconde partie les remords et dans une troisième partie la folie.
[...] Elle qualifie Hippolyte de « clairs et sereins » (V.1240). L'accusation est une souillure et cette calomnie est un blasphème : « impie » (V.1313) et « sacrilège » (V.1316). Oenone a offensé les dieux : « sacré Soleil » qui s'associe à la notion religieuse et exprime la pureté et la clarté d'Hippolyte qui s'opposent à l'obscurité, la souillure et son image salie. Phèdre s'angoisse en imaginant la mort d'Hippolyte : « il en mourra peut- être, et d'un père insensé » (V.1315), ce qui fait monter l'angoisse. III. [...]
[...] Les remords pour Aricie « Que fais-je » (V.1264) provoque un sentiment d'horreur, elle se rend compte de ce qu'elle fait. On trouve des phrases nominales : « Moi jalouse » (V.1265), « Pour qui ? » (V.1267) qui montre que Phèdre est désorientée, car elle ne sait plus quoi dire. L'intonation est interrogative ou exclamative, ce qui montre son désarroi au vers 1271 avec « Mes homicides mains » : c'est une personnification. Phèdre se rend compte qu'elle n'est plus maîtresse d'elle-même. La passion amoureuse est pervertie en désir de meurtre avec « brûler » : « je brûle encore » (V.1266) et « brûlent de se plonger » (V.1272). [...]
[...] Phèdre, acte IV, scène 6 – Jean Racine (1677) – Quels sont les sentiments de Phèdre ? Jean Racine (1639-1699) était un auteur, dramaturge et poète français. Il est notamment le précepteur du classicisme : un mouvement littéraire où la tragédie est poussée à son extrême. Dans cette scène Oenone a calomnié Hippolyte auprès de Thésée. Face à son père, Hippolyte n'a pas accusé Phèdre, mais a confessé son amour pour Aricie. Phèdre est prise de remords et vient donc trouver Thésée pour tout lui avouer. [...]
[...] C'est ce qui lui sert pour survivre : elle tire son existence de ses sentiments négatifs. Le chiasme « je goûtais en tremblant ce funeste plaisir » (V.1248) montre que cela devient sa raison de vivre : cet oxymore insiste sur le fait qu'elle se nourrisse de ses sentiments négatifs. B. Désir de meurtre La colère entraîne la volonté de nuire. Cet aspect déplaisant se remarque dès le début avec l'animalisation d'Hippolyte en tigre au vers 1222. Phèdre veut le meurtre d'Aricie au vers 1259. [...]
[...] Phèdre se met sur le même plan que les grands criminels et à peur de son père qui va la juger si elle va en enfer. Le drame, c'est que Phèdre ne peut ni rester au soleil ni se cacher dans l'obscurité. La seule échappatoire qui lui reste est la folie : elle se substitue en son père dans la dernière tirade et juge l'accusé Oenone qui devient le monstre. Conclusion Phèdre apparaît plus que jamais comme un personnage tourmenté, ce qui provoque sa folie. [...]
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