Personnages secondaires dans Les faux-monnayeurs, André Gide, question type bac, écrits gidiens, personnages minorés, personnages fantomatiques, personnages subreptices, Robbe-Grillet
Les écrits gidiens mettent en scène des protagonistes aisément identifiables : Lafcadio dans Les caves du Vatican, le narrateur dans Si le grain ne meurt, Jérôme et Alyssa dans La porte étroite, le héros Thésée dans le récit éponyme. Dans les Faux-Monnayeurs, rien ne va plus de soi : dans ce qui est annoncé comme "le seul roman" de l'auteur et le restera, la constellation des personnages a de quoi faire tourner la tête aux lecteurs les plus aguerris. En un seul roman, c'est toute une saga qui se déploie, sur trois parties mal coordonnées entre elles, et qui font voir une galerie de près d'une trentaine de personnages aux prénoms volontiers désuets (Azaïs, Anatole, Oscar, Gontran...), ce qui ne facilite pas leur mémorisation.
[...] GIDE nous invite à entrer dans un système incertain et où les rééquilibrages sont à tous moments possibles nous faisant méditer sur la versatilité de nos propres réseaux et relations affectives, mais aussi déjouant nos propres projections de lecteurs sur ce que nous pensions avoir correctement lu et interprété du roman. En cela, GIDE n'a rien à envier à des écrivains réalistes ou naturalistes qu'il devait balayer et renvoyer à la tradition obsolète : la Comédie humaine et ses deux mille personnages, le panorama zolien diffusé dans deux branches (les Rougon, les Macquart), le petit monde proustien ont finalement influencé Gide le moderne. Le personnage avec Gide n'est surtout pas, comme ROBBE-GRILLET le dira dès 1960, « périmé ». [...]
[...] Des personnages surévalués ou sous-évalués ? Le cas de Boris et Caloub sont exemplaires : apparaissant tardivement pour le premier, rapidement, mais discrètement pour le second (comme simple cadet du héros Bernard) les deux voient leur importance s'accroître considérablement dans le dernier tiers du roman : Boris est celui qui injecte violemment de la tragédie pure au sein de l'intrigue policière (autour de Georges), des badinages amoureux (les tourments d'Olivier ou ceux de Laura), et des mondanités littéraires (Cob-Lafleur, Passavant, Jarry Le suicide de Boris contribue aussi à dissocier le bon romancier (qui affronte la mort de Boris) du mauvais romancier Édouard (qui s'en détourne au profit de ses petits tracas plus anecdotiques). [...]
[...] Peut-on parler de personnages secondaires dans Les Faux-Monnayeurs (André Gide, 1925)? Peut-on parler de personnages secondaires dans Les Faux-Monnayeurs ? Question de type bac, sur 8 points Introduction Les écrits gidiens mettent en scène des protagonistes aisément identifiables : Lafcadio dans Les caves du Vatican, le narrateur dans Si le grain ne meurt, Jérôme et Alyssa dans La porte étroite, le héros Thésée dans le récit éponyme. Dans les Faux-Monnayeurs, rien ne va plus de soi : dans ce qui est annoncé comme « le seul roman » de l'auteur et le restera, la constellation des personnages a de quoi faire tourner la tête aux lecteurs les plus aguerris. [...]
[...] Deux sacrifiés semblent partir trop tôt : ainsi Bronja d'abord, puis Boris (III, 17-18). De façon moins tragique, Sarah, partie en Angleterre (III, 14) et dont on perd la trace en une phrase qui expédie littéralement le sort du personnage : « Elle décida tout aussitôt de repartir pour l'Angleterre ». D'autres ne se localisent que par rapport à d'autres : Séraphine simple servante de Passavant, Douviers par rapport à Laura. Quelques-uns ne sont même pas nommés : l'ange (III, 13) qui accoste Bernard n'est pas nommé, le véritable géniteur de Bernard qui est posé comme le problème liminaire du roman, mais dont finalement on ne saura jamais rien. [...]
[...] Ou bien faut-il admettre que les plus marginaux ont leur rôle à jouer ? I. Une apparence de hiérarchie Des personnages semblent se détacher du lot étourdissant de personnages : d'abord, chronologiquement, Bernard (« C'est le moment de croire que j'entends des pas dans le corridor », se dit Bernard) qui ouvre le roman, et constitue le premier personnage nommé. Qui plus est, son prénom, et pour nous livrer ses pensées : le lecteur le reconnaît comme important et digne de devenir son guide, le premier filtre au travers duquel se verront les autres personnages (ainsi, les hypocrites Profitendieu). [...]
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