À partir de la deuxième moitié du XIXème siècle un nouveau courant littéraire s'impose en Europe : le réalisme. Il cherche à dépeindre la réalité telle qu'elle est, sans artifice et sans idéalisation, choisissant ses sujets dans le rang moyen ou populaire et abordant les thèmes de leur vies comme le travail, les relations conjugales, ou les affrontements sociaux. Ainsi, avec ce nouveau courant littéraire s'affirme aussi un nouveau type de personnage : le personnage médiocre, un personnage « sans éclat », un personnage peu intéressant, mais plus proche de la réalité.
[...] Ce sont des personnages détestables qui nous inspirent de l'horreur par ce qu'ils représentent. On pourrait aussi parler des policiers qui sont mentionnés dans le roman de Jorge Amado, les “Capitães da Areia”, qui agressent violemment les jeunes qui font parti des Capitães da Areia, le groupe de jeunes enfants et adolescents abandonnés et qui n'ont d'autre solution que de voler pour survivre. Les traits de méchanceté et cruauté sont mis en valeur chez les personnages des policiers afin que nous les haïssions autant que les jeunes qui se font battre et maltraiter par eux. [...]
[...] Comme nous l'avons déjà fait référence dans l'introduction les romanciers réalistes cherchent surtout à peindre leurs personnages et leurs milieux de façon objective. Ainsi, les personnages médiocres deviennent des personnages qui ressemblent beaucoup à la réalité, à nôtre réalité. Ils ont des caractéristiques et des personnalités auxquelles le lecteur peut s'identifier très vite. Ils sont de certaines façons, plus humains, plus naturels, plus accessibles au lecteur et cela est préférable à tout liseur puisque il peut désormais mieux s'adapter à l'histoire qui lui devient plus proche. [...]
[...] Ainsi les personnages des romans romantiques deviennent peu à peu le symbole de ce mal du siècle. Ils se transforment en héros médiocres qui s'ennuient dans les plaisirs, au milieu des femmes, du luxe, des jeux. Pour eux, seul l'inaccessible a de la valeur et donc ils ne trouve ntque le vrai bonheur dans l'absence de plaisir. C'est le cas du personnage Julien Sorel, du roman Rouge et le Noir” de Stendhal, qui ne sera heureux qu'en prison où il finira par être condamné à la mort. [...]
[...] Ces héros dépassent les limites d'humanité, ils ne deviennent plus réels alors que des simples, vies d'efforts comme celle de Gervaise ou la dure recherche de l'amour par Frédéric Moreau sont impressionants et nos touchent plus que des voyages irréalistes et impossibles à réaliser. Le personnage médiocre, en quelque sorte, est le lecteur. C'est le lecteur qui peu à peu commence à vivre les aventures de son personnage et c'est pour tout cela que l'on peut vraiment aimer un personnage médiocre qui, aux yeux du lecteur, peut même devenir un héros pour lui. Mais pas tous les personnages médiocres peuvent être bien aimés. [...]
[...] Le lecteur se voit alors séduit par ce personnage qui inspire de la pitié, de la complaisance, de la compassion même. Nous pouvons prendre l'exemple de Frédéric Moreau (L'École Sentimentale, de Flaubert) un jeune homme qui au long de toute sa vie essaye de conquérir le coeur de son aimée, Mme Arnoux, mais en vain puisque 27 ans plus tard lorsqu'elle lui avoue son amour elle continuera à ne pas lui céder. Et de plus, il souffrira le chagrin de perdre son enfant. [...]
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