Linguistique, Mallarmé, Théophile Gautier, esthétique du langage, littérature expérimentale, littérature à contraintes, Georges Perec, Baudelaire, Racine, langue maternelle, langue littéraire
Doit-on considérer que la langue littéraire est forcément un écart vis-vis de la langue maternelle de l'écrivain, vis-à-vis de la langue usuelle ?
Nous tenterons de voir, à travers différents exemples, la façon dont la littérature consiste en effet dans un écart vis-à-vis du langage usuel, soit par le choix des vocables, soit par la forme globale de l'oeuvre, pour étudier enfin la question d'un point de vue technique et linguistique.
[...] Peut-on dire qu'une ?uvre littéraire n'est pas tout à fait écrite dans la langue maternelle de son auteur, ou, plus généralement, que la langue littéraire est en décalage par rapport à cette dernière ? Doit-on considérer que la langue littéraire est forcément un écart vis-vis de la langue maternelle de l'écrivain, vis-à-vis de la langue usuelle ? Nous tenterons de voir à travers différents exemples la façon dont la littérature consiste en effet dans un écart vis-à-vis du langage usuel, soit par le choix des vocables, soit par la forme globale de l'?uvre pour étudier enfin la question d'un point de vue technique et linguistique. [...]
[...] Georges Pérec, un des oulipiens les plus célèbres pensait que les contraintes formelles permettaient à l'imagination de se libérer d'autant plus paradoxalement. L'esthétique du roman a donc un sens profond. Dans le cas de ce roman, esthétique ne signifie pas ornement, elle a un sens profond. La littérature n'a donc ici aucun rapport avec l'utilisation du langage usuel. III. Littérarité d'un texte : Baudelaire, Racine Si on analyse par exemple ces vers de Baudelaire : « Bientôt nous plongerons dans de froides ténèbres Adieu, vive clarté de nos étés trop courts? [...]
[...] La linguistique nous a d'ailleurs montré que la « littérarité » d'un texte consiste dans l'écart vis-à-vis de l'utilisation habituelle de la langue, par le biais de ce que l'on appelle les « figures de style » ou « tropes ». Le langage littéraire peut cependant parfois de nouveau être utilisé dans le langage usuel. Par antonomase, on peut ainsi désigner un grand séducteur en disant de lui que c'est un Dom Juan, en référence bien sûr à la célèbre pièce de théâtre de Molière. [...]
[...] Pour le poète, il s'agit d'utiliser toutes sortes de figures de style telles que métaphores, métonymies, synecdoques, assonances, allitérations pour travailler sur le matériau même du texte. C'est seulement dans le domaine littéraire et non pas dans l'utilisation usuelle du langage que l'on va par exemple à s'attacher au mot dans son aspect phonique, à travers l'allitération de « pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes », ces paroles prononcés par Oreste alors qu'il sombre dans la folie dans la scène 5 de l'acte V de la célèbre pièce de Racine, Andromaque. [...]
[...] L'art pour l'art va dans le même sens que la poésie de Mallarmé. Théophile Gautier expliquait dans sa célèbre préface à Mademoiselle de Maupin qu'il n'y avait de beau que ce qui était inutile : « Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expression de quelque besoin, et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature. » La poésie doit selon les partisans de l'art pour l'art être comme un bijou ciselé, un bel objet dans lequel son créateur doit y mettre toute son application. [...]
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