Petits poèmes en prose, Les Fenêtres, Baudelaire, expérience esthétique, inspiration poétique, définition de la beauté
Si ordinairement les poètes valorisent la beauté de la nature, comme lieu de communion entre le poète, qui est un lieu d'apaisement et source d'inspiration poétique comme le Vallon, que Lamartine dépeint avec lyrisme comme un lieu préservant les réminiscences du temps qui passe, emprunt de spiritualité, certains poètes comme Baudelaire peuvent privilégier d'autres thèmes dans leur poésie, loin de la nature et plus généralement du dehors, pour valoriser une poésie qui s'attache plus au dedans, à savoir une poésie qui choisit pour objet des objets du quotidien. Ainsi, dans « Les Fenêtres », extraites des Petits poèmes en prose, publiés en 1869, Baudelaire s'oppose à une tradition littéraire qui exalte une poésie du dehors pour en proposer une plus centrée sur des figures du quotidien que le poète glorifie. Dans « Les Fenêtres », le poète contemple les fenêtres et le spectacle du dedans en leur donnant toute la supériorité, car ce spectacle possède une plus grande richesse, qu'il illustre avec l'anecdote la vieille femme qui lui permet ainsi de s'adresser au lecteur et de tenter de définir une nouvelle définition de la beauté. C'est en effet la focalisation du narrateur qui se penche sur plusieurs angles de vision de la fenêtre, aussi bien intérieure, qu'extérieure, qui donne l'unité au poème et permet de justifier son attirance pour cet objet du quotidien.
[...] Fenêtre bien plus qu'une simple fenêtre en tant qu'objet du quotidien : elle a une valeur symbolique, inféodée par le poète. III. L'image symbolique de la fenêtre : définition d'une nouvelle beauté le poète créateur rôle démiurgique du poète la fenêtre en tant que vecteur de cette beauté la beauté cristallisée dans la fenêtre devient pour le poète un hymne à l'inspiration. une nouvelle source d'inspiration la fenêtre, comme inspiration poétique fenêtre : nouvelle beauté, source poétique inhabituelle (vif rappel de la tradition poétique, l'urbanité est résolument moderne) justification métatextuelle de ce choix : réalité plus féconde que le dehors poème qui présente nouvelle esthétique, qui a une également valeur universelle poème fortement réflexif la fenêtre vient cristalliser le mystère de la vie réflexion sur la condition humaine En conclusion, Baudelaire avec son poème grâce à un changement progressif de focalisation permet de faire d'une simple fenêtre un objet esthétique auquel il assigne une beauté particulière, presque mystérieuse en faisant de la fenêtre l'éloge d'une beauté du dedans, une nouvelle source d'inspiration qui lui permet de s'élever d'une réalité brute pour conférer à son poème une dimension universelle. [...]
[...] De fait, la fenêtre semble offrir une multitude de spectacles. Elle semble être un prisme qui reflète la lumière, la vie et son cours et conséquemment, le temps qui passe. La fenêtre permet de considérer une relation particulière avec la lumière. Elle semble avoir une fécondité plus forte que le spectacle du dehors. Ainsi, on peut noter l'énumération Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle qui accentue le spectacle mystique qui peut offrir une fenêtre, motivée par l'antithèse plus ténébreux, plus éblouissant offrant à la fenêtre une plus grande variété de spectacle et faisant d'elle un lieu de vie. [...]
[...] En effet, le spectacle de la fenêtre laisse saisir le spectacle du temps dans son cours qui défile. En effet, l'énonciation de ce poème met en exergue une progression linéaire de la temporalité. Ainsi, dès le premier paragraphe, on peut noter un changement du présent à l'indicatif avec l'expression celui qui regarde à la ligne 1 au passe-composé avec j'ai refait à la ligne 10 ou encore l'infinitif passé avoir vécu au troisième paragraphe. Ainsi, la scène laisse apercevoir un avancement dans le temps qui laisse par conséquent suggérer la mobilité de la vie et son cours. [...]
[...] Le poète est de plus en plus actif dans ce poème. Ainsi, si au premier paragraphe on ne reste que dans la généralité avec l'emploi avec l'adjectif démonstratif celui qui qui fait voir la vision de la fenêtre en général à un poète présent dans l'histoire avec dès le deuxième paragraphe l'introduction de la première personne du singulier je qui marque sa subjectivité. Il paraît ainsi de plus en plus actif dans ce poème au point de s'adresse dans le dernier paragraphe avec l'emploie du discours direct à la ligne 14 : Qu'importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m'a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ? [...]
[...] Ainsi, dans Les Fenêtres extraites des Petits poèmes en prose, publiés en 1869, Baudelaire s'oppose à une tradition littéraire qui exalte une poésie du dehors pour en proposer une plus centrée sur des figures du quotidien que le poète glorifie. Dans Les Fenêtres le poète contemple les fenêtres et le spectacle du dedans en leur donnant toute la supériorité, car ce spectacle possède une plus grande richesse, qu'il illustre avec l'anecdote la vieille femme qui lui permet ainsi de s'adresser au lecteur et de tenter de définir une nouvelle définition de la beauté. [...]
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