Sujet: un critique contemporain écrit:
« Toute narration enchaîne des évènements- une succession de maintenant. Le roman se distingue par l'épaisseur des actants-figures qui génèrent sa séquence. Les personnages romanesques imposent des constructions complexes d'évènements psychologiques; leurs traits sont des agrégats d'histoire antérieures implicites ou sous entendues, des condensations de mémoires. Les caractères proustiens portent à son paroxysme cette dépendance des évènements vis-à-vis des personnages. La succession des « maintenant » est oubliée au profit d'une amplification des caractères. Hypertrophiés, géants mangeurs de leur temps et de celui des autres, ils atteignent la valeur de symboles en accédant à une temporalité supérieure à celle des phénomènes- temporalité qui se confond avec la dynamique de l'Etre. Plus encore en raison de leur implantation dans le temps, ces géants s'enracinent dans le « je » du narrateur, coextensif à cette temporalité-les caractères interfèrent entre eux et trahissent le narrateur autant que l'être. »
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[...] Les personnages et leur influence sur le temps chez Proust Sujet: un critique contemporain écrit Toute narration enchaîne des évènements- une succession de maintenant. Le roman se distingue par l'épaisseur des actants-figures qui génèrent sa séquence. Les personnages romanesques imposent des constructions complexes d'évènements psychologiques; leurs traits sont des agrégats d'histoire antérieures implicites ou sous entendues, des condensations de mémoires. Les caractères proustiens portent à son paroxysme cette dépendance des évènements vis-à-vis des personnages. La succession des maintenant est oubliée au profit d'une amplification des caractères. [...]
[...] C'est pourquoi l'auteur de la citation, dit que la véritable temporalité se confond avec la dynamique de l'Être et que le narrateur est coextensif à cette temporalité la rythmique de la temporalité n'est pas du tant aux évènements, qu'à la subjectivité du narrateur ou de Swann. Aussi, tous les personnages, les caractères sont vus à travers ce temps subjectif; ils s'enracinent dans le je du narrateur et sont donc considérés par lui. Ainsi, le temps de La recherche est totalement subjectif, c'est au travers du narrateur (ou de Swann) que nous et les personnages vivons les évènements du roman. [...]
[...] Ainsi, l'on a pu voir que c'est par lui que découle toute a construction des personnages. Ainsi, nous avons vu que pour atteindre la vérité ultime, l'art était nécessaire, car c'est grâce à lui que tout les signes sont explicités. Cette étude des signes ne peut cependant pas prendre forme sans le narrateur qui est d'ailleurs en son essence un être artistique puisqu'il s'agit avant tout d'un être de papier ce n'est pas de lui que tout le reste dépend et découle. [...]
[...] Il s'agira de nous interroger sur cette amplification des caractères: quelle est-elle exactement? Qu'entend exactement le critique lorsqu'il parle de symbole Quelle est cette temporalité supérieure à laquelle les personnages accèdent? Quel est le rôle exact du narrateur? Il s'agira de démontrer que tout le processus complexe élaboré par Proust dans La recherche est faite dans l'optique de la découverte de la vérité. Il conviendra dans un premier temps d'expliquer exactement que le temps objectif, dans La recherche est relégué à un rôle plus que secondaire. [...]
[...] Pour lui, elle a de particulier que la narration prend une place secondaire, presque nulle, du fait que les caractères proustiens [sont portés à leur] paroxysme En d'autres termes le moindre élément venant des personnages prenant une importance considérable la succession des ‘maintenant' c'est-à-dire la narration, «est oubliée ».Le critique nous dit alors que, la narration étant mangée par les caractères, ceux-ci peuvent par conséquent accéder à une temporalité supérieure à celle des phénomènes- temporalité qui se confond avec la dynamique de l'être Et c'est justement par le fait que les caractères soient portés à leur paroxysme que ceux-ci deviennent dès lors des symboles Enfin l'auteur nous précise que le rôle du narrateur semble être indispensable à l'accession au statut de symbole pour les caractères, car bien qu'ils interfèrent entre eux et trahissent le narrateur autant que l'être le narrateur est coextensif à cette temporalité [supérieure]. Ainsi, la thèses avancée dans cette citation est que la caractéristique spécifique du roman qui est de faire une construction complexe de personnages, est ici tellement poussée que les personnages hypertrophiés font que la narration est presque absente et que la temporalité de celle-ci est supplantée par une autre, qui est supérieure à elle. Le narrateur jouant un rôle essentiel dans cela. [...]
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