Un personnage dramatique n'est pas le même que celui d'un roman : au théâtre, il est essentiel, nécessaire, primordial ! Effectivement, sans lui, il ne peut absolument pas y avoir d'histoire puisque c'est à travers moult dialogues qu'une intrigue peut se développer, s'amplifier, se dénouer. Au fil du temps et des représentations, elle est modifiée, remodelée et paraît ainsi à chaque fois différente.
Nous sommes alors amenés à nous demander comment le personnage dramatique n'apparaît pas comme figé mais en constante création et mutation et ainsi, à partager le point de vue de Maurice Descotes selon lequel « Le personnage dramatique ne commence vraiment à vivre que sur scène. Les diverses interprétations qu'on peut en donner le modifient de façon sensible. »
Cette constante mutation est permise par l'originalité du texte théâtral, et est relayée par de multiples représentations (...)
[...] Prenons l'exemple d'Alceste dans la scène d'exposition du Misanthrope. Il est joué par Kad Merad dans la mise en scène de Jacqueline Duc. Dans celle-ci, l'acteur gesticule énormément, va de droite à gauche, ne peut tenir en place, alors que dans celle de Hanin, l'acteur est calme, assis et posé. Par cette différence de gestuelle, le personnage d'Alceste est modifié : chez Duc, il a l'air d'un "fou" mécontent, alors que chez Hanin, il est plus grave et est perçu comme affecté par la situation. [...]
[...] Effectivement, les personnages devaient être issus de certains milieux sociaux au siècle classique. Par exemple, les tragédiens de ce siècle ne pouvaient mettre en scène que des héros nobles (princes, rois, ) alors qu'aujourd'hui, aucune règle n'empêche un dramaturge de mettre en scène un héros d'une catégorie sociale différente. Ce gain de liberté apparaît déjà comme une source de mutations des personnages puisqu'il existe alors un plus grand choix d'interprétation. De plus, à l'époque classique, les tragédiens ne pouvaient également pas "décrire" des actions de la vie courante. [...]
[...] Dans le texte de Molière, le Pauvre ne refuse pas de suite ce marché honteux. Deux versions sont alors possibles et illustrées par les mises en scène de Bluwal et de Lasalle. Dans la première, il veut absolument avoir cette pièce et est suppliant. Dans la seconde, le Pauvre, qui plus est, moine, refuse cette proposition et regarde don Juan et Sganarelle avec un grand mépris. Par l'intermédiaire de ces deux mises en scène, nous constatons que ce personnage du Pauvre revêt deux caractères différents : dans la première, il apparaît comme pragmatique alors que dans la deuxième, il apparaît comme sûr de ces valeurs, intransigeant et droit puisqu'il refuse de suite ce marchandage avec Dieu en arrière-plan. [...]
[...] Nous sommes alors amenés à nous demander comment le personnage dramatique n'apparaît pas comme figé mais en constante création et mutation et ainsi, à partager le point de vue de Maurice Descotes selon lequel Le personnage dramatique ne commence vraiment à vivre que sur scène. Les diverses interprétations qu'on peut en donner le modifient de façon sensible. Cette constante mutation est permise par l'originalité du texte théâtral, et est relayée par de multiples représentations. La singularité du texte théâtral permet, en premier lieu, une constante évolution des personnages. [...]
[...] Dissertation sur le théâtre : le personnage de théâtre en constante mutation ? Sujet : Le personnage dramatique ne commence vraiment à vivre que sur scène. Les diverses interprétations qu'on peut en donner le modifient de façon sensible. ( ) L'interprète, au théâtre, mérite amplement son nom : il transpose, aussi fidèle soit-il (Maurice Descotes) Vous montrerez que le personnage de théâtre n'est pas figé, mais qu'il est en constante création et mutation. * * * Plan : (donné à titre indicatif) I. [...]
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