Au cours des siècles, la conception de l'œuvre romanesque s'est renouvelée au contact de nombreuses époques et courants littéraires. Cette évolution s'est accompagnée d'un remaniement de son personnage principal.
Le personnage romanesque peut-être un héros hors du commun et se démarquer par ses caractéristiques et ses actions surhumaines. Il peut dans ce cas être en rupture avec la réalité et perdre son humanité en étant trop remarquable. À l'inverse, le personnage réaliste appartenant à l'humanité commune peut acquérir des aspects héroïques et se comporter en héros dans des situations ordinaires. Selon moi, ces deux personnalités se complètent. Chaque conception du héros possède ses avantages et les réunir en un seul personnage permet de le rendre plus complexe et fascinant pour le lecteur. L'évolution du personnage s'est donc faite de manière progressive, passant d'une figure immaculée à un personnage miroir reflétant les défauts humains.
[...] Il suscite l'admiration du lecteur par ses exploits surhumains et son courage. Bien que souvent confronté à des forces qui le dépassent, comme des monstres et des Dieux dans l'Odyssée, il en sort souvent vainqueur et ne fuit pas le combat. Il représente la figure du bien contre celle du mal de manière manichéenne. Le héros chevaleresque par exemple, se doit d'être un modèle de courtoisie au service de l'église et du peuple. Dans le roman Yvain, le chevalier au lion, écrit par Chrétien de Troyes en 1176, le héros séduit la veuve Laudine par ses qualités de combat et accumule les prouesses afin de conserver son honneur. [...]
[...] Ils ne présentent aucun caractère héroïque admirable, mais se contentent d'une vie banale. Si le personnage est romanesque admirable, il peut être un anti héros. Dénué de sentiments altruistes, l'antihéros est un personnage antipathique, sans qualités ou qui n'en fait pas l'usage et apparaît comme mauvais ou maladroit. Prenons l'exemple de Georges Duroy, du roman de Maupassant Bel- ami publié en 1855. C'est un être insensible et manipulateur, qui multiplie les aventures et se sert des femmes pour son ascension sociale. [...]
[...] Le personnage détestable sera lui un être complexe qui fascinera d'autant plus le lecteur. Le héros romantique est également un être instable et ambigu: brave, passionné, poursuivant un idéal, il peut se montrer orgueilleux et immoral. Julien Sorel par exemple, du roman le rouge et le noir de Stendhal publié en 1830, est un héros romantique intelligent et parfois naïf, mais il est également sombre , calculateur, cherchant l'action qui imposerait son nom. Il est instable, ruinant sa condition sociale en un instant et se retrouve condamné à mort. [...]
[...] Il se sacrifie et prive ainsi son armée d'un de ses meilleurs soldats. C'est donc une motivation personnelle et non pas pour le bien commun des Grecs. Dans le roman de Tristan issu de la tradition orale et écrite au XIIe siècle par Béroul, Tristan est un héros chevaleresque qui s'est illustré dans de nombreux combats tel que celui contre le géant Morholt ou contre un dragon. Mais par amour pour la princesse irlandaise Iseult, il va trahir son oncle le roi Marc qui l'avait recueilli, commettra l'adultère et prendra la fuite. [...]
[...] Le registre épique est très présent dans l'œuvre romanesque présentant un héros hors du commun. Le champ lexical héroïque et belliqueux souligne les vertus et les qualités de héros : courage, assurance, volonté . Il suscite l'admiration et le registre épique amplifie sa force dans sa description. D'un point de vue mythologique, le héros est un demi-Dieu, comme Héraklès, ou un homme divinisé. C'est un personnage légendaire qui accomplit des prouesses incroyables. Homère par exemple, cite dans l'épopée l'Iliade, rédigé au IXe siècle av JC, un grand nombre de Héros tel qu'Achille, un guerrier habile, ou Ulysse, loué pour sa ruse et son habileté. [...]
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