À partir d'œuvres classiques, dissertation sur le plan thèse, antithèse, synthèse sur la problématique suivante : Le personnage de roman doit-il être un modele?
[...] Le personnage de roman est un modèle . à ne pas suivre A. Le roman présente des personnages "types" Dans les Faux monnayeurs d'André Gide, le personnage principal tue un homme par ennui et par curiosité de connaître l'état dans lequel on se trouve après un tel acte. Nul besoin d'être philosophe pour savoir qu'un tel personnage ne devrait pas servir de modèle à son lecteur. La littérature offre d'autres exemples de personnages peu recommandables, de même que des personnages plus vertueux ont pour autant quelques défauts. [...]
[...] Transition : Toutefois, ces héros comportent les limites, dont l'exemple même serait "anti-héros", que l'on pourrait définir comme un personnage totalisant tous les défauts qui font pendant aux qualités généralement attendues chez un héros de roman. Par ailleurs, force est de constater que la littératures offre de nombreux exemples de héros peu recommandables et dont il ne serait pas bienvenu de s'inspirer. C'est le cas notamment de certains personnages de Balzac. Le personnage de roman serait-il donc un anti-modèle ? II . [...]
[...] Chez Zola, la mise en scène de certaines pratiques considérées à l'époque comme des vices (et qui avaient conduit à son procès pour obscénité) donne à voir une société ignorée par l'ordre bourgeois de l'époque : prostitution, extrême pauvreté, violence, etc. Zola n'envisage bien entendu pas que ses lecteurs prennent pour modèle Nana, une courtisane qui tente de survivre comme elle peut en profitant habilement de l'argent des hommes vaniteux persuadés qu'ils lui plaisent. En isolant un personnage pour en faire un modèle, le lecteur prend effectivement le risque de faire une erreur. Il s'agit bien plutôt de prendre le roman comme modèle du monde réel en tant qu'il le décrypte et l'éclaire. [...]
[...] En ce sens, les personnages de roman ne doivent pas être pris pour modèle au sens strict du terme (c'est-à-dire au sens de personnes réelles que l'on peut choisir d'imiter parce qu'elles nous inspirent) car la réalité donnée à voir n'est pas présentée mais représentée. Autrement dit, elle comporte la marque (discrète mais bien réelle) de l'auteur. Transition : Mais réalité, la question de savoir si le personnage de roman doit être pris pour modèle est une question morale, qui n'est pas l'objet premier de la littérature mais plutôt celui de la philosophie, voire de la loi. Lorsque le philosophe publie un texte, il le publie parce qu'il lui semble juste. Ce n'est pas le cas de l'écrivain qui est un artiste. [...]
[...] Conclusion : Ainsi donc, le personnage de roman ne doit pas être considéré comme un modèle dans le sens où il dicterait des comportements adaptés à notre conduite à nous, lecteurs. Il n'est pas un modèle "dans l'absolu" mais le modèle "de quelque chose". A ce titre, il doit être considéré dans le monde dans lequel il évolue, car ce monde est bien modelé sur le nôtre et fonctionne comme un miroir. Comme tous les modèles donc, il comporte ses limites, et le personnage de roman nous invite paradoxalement à ne pas le suivre. [...]
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