Charles Perrault, Préface des Contes, 1695, thèses des Modernes, Contes de ma Mère l’Oye, omniprésence des femmes, Belle au Bois Dormant
Le parti des Modernes se caractérise par un besoin d'originalité, de nouveauté dans toute forme d'art, aussi bien dans la peinture que dans la musique, tant dans le chant que dans la littérature.
Ainsi, le conte témoigne de ce désir de renouveau : Charles Perrault est le premier en France à avoir fait du merveilleux un genre à part entière, à travers le conte : auparavant, ce genre était contenu dans les autres. Avec ses deux recueils de contes (ensuite rassemblés en une seule œuvre), Perrault, le meneur des Modernes, réunit les ingrédients du contre merveilleux et donne naissance à un genre qui, aujourd'hui encore, fait partie intégrante de la littérature (présent dans les contes de fées en particulier).
[...] Perrault et sa Préface de 1695 : En quoi le Conte vérifie-t-il les thèses des Modernes ? I. Le désir de renouveau Le parti des Modernes se caractérise par un besoin d'originalité, de nouveauté dans toute forme d'art, aussi bien dans la peinture que dans la musique, tant dans le chant que dans la littérature. Ainsi, le conte témoigne de ce désir de renouveau : Charles Perrault est le premier en France à avoir fait du merveilleux un genre à part entière, à travers le conte : auparavant, ce genre était contenu dans les autres. [...]
[...] Les femmes sont à maintes reprises mises à l'épreuve par des hommes, voire soumises : Peau d'Ane doit fuir les tendances incestueuses de son père, Grisélidis doit supporter les crises de méfiance et de jalousie de son mari, Barbe Bleue se débarrasse de ses femmes en les égorgeant sans que personne ne s'y oppose, le bûcheron des Souhaits Ridicules met sa femme dans l'embarras, la femme de l'ogre du Petit Poucet semble davantage être sa servante. Tous ces arguments justifient que le Conte reflète et se met au service des thèses des Modernes. [...]
[...] Les contes ne sont pas des imitations ou réécritures d'œuvres anciennes. IV. Culture chrétienne et fonds populaire comme sources d'inspiration Pour Perrault et les Modernes, les écrivains doivent alors puiser dans la culture chrétienne et dans le fond populaire français au lieu d'« imiter les auteurs antiques et d'en faire des modèles. C'est bien le cas dans le conte. D'ailleurs, c'est toute l'œuvre de Charles Perrault : les Contes de ma Mère l'Oye, qui s'inspirent ou sont tirés et retranscrits de contes populaires. [...]
[...] Qu'en est-il alors des écrivains contemporains et des écrivains antiques ? Plus de cent ans les séparent, ils seraient donc démodés De même, le conte de Peau-d'Ane s'ouvre sur l'image d'un roi : Il était une fois un Roi/Le plus grand qui fut sur la Terre/Aimable en paix, terrible en guerre/Seul enfin comparable à soi dans laquelle on peut entrevoir une allusion à Louis XIV, et preuve de la grande satisfaction des Modernes pour leur époque. III. L'apologie du français moderne : renier l'héritage gréco-latin Outre cela, l'une des thèses des Modernes était la création d'une nouvelle esthétique, de nouveaux styles et critères d'écriture, et cela débutait tout d'abord dans l'orthographe : ils désiraient retirer toute trace de latin ou de français médiéval dans la langue. [...]
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