Introduction
Homme politique mais surtout Académicien de renommée, Charles Perrault provoque bien des réactions et suscite la critique en publiant en 1697 ses contes en prose. Parmi ces Histoires ou Contes du temps passé avec des moralités se trouve celle ou celui du Chat botté.
Le public visé se réduit-il aux enfants de par le contenu merveilleux du conte, ou s'élargit-il aux gens du XVIIème siècle de par le reflet de la société connoté ici ? L'histoire du chat botté est en effet un conte merveilleux destiné à éblouir l'imaginaire des plus jeunes, mais néanmoins portrait à la visée critique de la société de l'époque, débouchant ainsi à une morale amorale.
I) Le récit du Chat botté est avant tout un conte merveilleux destiné à être conté aux enfants.
A) Charles Perrault bâtit son récit à l'aide des éléments constituant le genre du conte. Il le construit ainsi sur les bases du schéma narratif. La situation initiale pose donc un pauvre jeune homme n'ayant reçu en tout et pour tout que son chat en guise d'héritage. Ce chat, qui est sans aucun doute l'élément perturbateur de ce texte, vient en aide à son maître et prend la situation en 'main'.
S'ensuit une série d'évènements et d'actions liés au jeu du chat : le gibier chassé et ramené au roi, la fausse noyade, les paysans contraints à mentir et enfin l'assassinat de l'ogre. La situation finale présente en dernier lieu le jeune homme devenu marquis puis gendre du roi, futur héritier du royaume donc puisque marié ? d'amour de surcroît ? à la princesse.
B) Le récit du «Chat botté » réunit des topoï du genre du conte et emploie ses procédés (...)
[...] Il accorde d'ailleurs mille faveurs à un homme dont il ne connaît que le titre et son dévouement à la couronne et va jusqu'à lui offrir sa fille après avoir bu quelques verres de trop. L'auteur dénonce en dernier lieu l'enrichissement des bourgeois sur le dos des autres, le marquis devenant riche en s'accaparant le château et les terres de l'ogre. Bien qu'amenant à deux moralités, le conte du chat botté se révèle être un conte amoral. L'incipit du texte montre que l'héritage attribue aux deux aînés des outils permettant le travail futur : le moulin et l'âne associés. A l'inverse, le benjamin ne compte pas travailler pour réussir socialement. [...]
[...] Enfin, le roi , qui finit ivre à la fin du conte, donne sa fille au marquis dont elle est tombée folle amoureuse en le voyant si bien habillé et si riche. Le jeune homme devient en un seul jour marquis et gendre du roi. Le récit aboutit à une réelle satire sociale. Charles Perrault dépeint ici une société où le paraître fait l'être. Il suffit au chat de porter des bottes, attribut donné aux chevaliers et nobles, pour être considéré comme tel et pouvoir entrer dans le château du roi. [...]
[...] Le récit du «Chat botté réunit des topoï du genre du conte et emploie ses procédés. La présence du roi et de sa fille la plus belle du monde par exemple renforce le topos du manichéisme présent dans les contes par une hyperbole, et de la même manière, aucune nuance ne marque l'amour de la princesse et du jeune homme. Ces derniers, comme tous les personnages de l'histoire d'ailleurs, ne portent pas de noms précis, si ce n'est le faux nom du marquis de Carabas Chacun des personnages est désigné par sa fonction sociale : l'ogre Sire etc . [...]
[...] La critique se fait au moyen de l'emploi du genre comique. Le sujet en lui-même porte déjà à rire: le chat botté manipule qui il désire. Son maître -qui n'est finalement pas le maître- suit à la lettre sans rien lui demander les conseils de son chat. Il se retrouve d'ailleurs complètement nu au milieu d'un lac sans savoir pourquoi. Le roi, qui reconnaît de vue le chat généreux, se précipite au secours d'un homme dont il ne connaît que le titre, lui fait mille compliments et le pare des plus beaux habits. [...]
[...] Il est entièrement incarné à travers le personnage du chat botté. Tout d'abord, le chat est doué de langage et personne, ni le jeune homme, ni le roi et ni les paysans ne s'en étonnent. Non content de cela, il se comporte exactement comme un homme. Il réclame d'ailleurs des bottes et se tient debout. Les illustrations de Gustave Doré renforcent cette idée et le représente tel un mousquetaire. Le chat botté est de surcroît doué d'intelligence et utilise son esprit pour ruser. [...]
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