Dans la lignée des contes philosophiques du XVIIIe siècle, les romans ont souvent cherché à proposer une leçon de vie, à l'image du personnage de Rosalie, qui, en conclusion du roman de Maupassant Une vie, énonce une sentence pleine de sagesse populaire et de simplicité: « La vie, [...] ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit.» Peut-on pour autant penser qu'un roman doit ouvrir les yeux du lecteur sur la vie, ou bien au contraire permettre d'échapper à la réalité? Il s'agit de réfléchir sur les fonctions et la vocation du genre romanesque. Nous verrons d'abord que le roman peut nous aider à comprendre le monde. Nous montrerons ensuite qu'il peut nous permettre d'échapper à la réalité de notre existence. Enfin, nous tenterons de mettre en évidence les spécificités du genre romanesque dans leurs rapports entre le réel et la fiction.
[...] Le roman ouvre les yeux sur la vie 1. Le roman peut véhiculer des valeurs Au XVIIe et au XVIIIe siècle, le roman, genre à la fois apprécié par le public et décrié par les savants, abonde en récits exemplaires, dont les personnages incarnent des valeurs et des vertus à imiter. Il s'agit d'élever l'âme et l'esprit du lecteur à travers des personnages édifiants confrontés à des situations révélant leurs qualités. La Princesse de Clèves, de Mme de Lafayette, est très représentatif de cette vocation du roman. [...]
[...] Tolkien, avec sa célèbre trilogie du Seigneur des anneaux, crée lui aussi un univers totalement distinct du nôtre, en empruntant toutefois certains de ses personnages à la mythologie européenne et scandinave. De tels romans donnent à la fiction sa dimension proprement irréelle, et à leurs auteurs une fonction de démiurge, en immergeant le lecteur dans une réalité totalement distincte de ses référents. Avec la science-fiction et l'heroic fantasy, le roman affirme et assume sa fonctionnalité, allant jusqu'à bâtir sa propre mythologie, et transformant le lecteur en personnage d'un univers qui ne ressemble en rien à celui dans lequel il évolue. [...]
[...] À l'inverse, les romans de science-fiction, pour éloignés qu'ils soient de notre réalité, peuvent aider le lecteur, par un effet de mise à distance, à comprendre notre monde. Aldous Huxley, à travers son roman Le Meilleur des mondes publié en 1933, nous met en garde contre les limites d'un monde parfait où les rapports entre les hommes et leur bien-être seraient régis par l'industrie et les gouvernements. En nous plongeant dans une réalité - encore - distincte de la nôtre, le romancier nous aide pourtant à prendre du recul sur elle. [...]
[...] Pensez-vous qu'un roman doit ouvrir les yeux du lecteur sur la vie ou bien au contraire permettre d'échapper à la réalité ? Introduction Dans la lignée des contes philosophiques du XVIIIe siècle, les romans ont souvent cherché à proposer une leçon de vie, à l'image du personnage de Rosalie, qui, en conclusion du roman de Maupassant Une vie, énonce une sentence pleine de sagesse populaire et de simplicité: La vie [ . ] ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit.» Peut-on pour autant penser qu'un roman doit ouvrir les yeux du lecteur sur la vie, ou bien au contraire permettre d'échapper à la réalité? [...]
[...] Dès lors, chaque roman éclaire un aspect particulier de cette société: le milieu des juristes, la délicate période de la Restauration, etc. Le Nouveau Roman s'emploie également à nous faire réfléchir sur la société qui nous entoure, sans chercher nécessairement à nous fournir autant de données réalistes que Balzac. Ainsi, dans Moderato cantabile, Marguerite Duras nous offre subtilement une réflexion sur les rapports de classe, à travers l'itinéraire d'une jeune bourgeoise dont l'existence est bouleversée par la vision d'un crime passionnel. Si rien n'est donné explicitement au lecteur, celui-ci comprend les prises de position de l'auteur. [...]
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