Passion, beau-fils Hippolyte, Minos, Pasiphaé, Jean Anouilh, Phèdre, Médée, Jason, Thésée, Poseïdon, Oenone, le Cid, Corneille, Rodrigue, tragédie, catharsis
La mort, la trahison, le désespoir sont là, tout près, et les éclats, et les orages, et les silences : c'est ainsi que le chœur présente la tragédie dans Antigone, pièce de théâtre reprise par Jean Anouilh en 1944. Il est vrai que le poids de la fatalité entraîne souvent les personnages tragiques à leur perte. Même les héros de tragédie semblent souffrir de ces passions. Néanmoins, force est de constater que depuis l'Antiquité, l'on se presse pour assister à ces pièces d'éclats et d'orages.
[...] Pour la plupart, ils sont victimes de leurs conditions sociales, comme c'est le cas dans Hernani, de Victor Hugo ou encore de leurs conditions humaines, comme Alice dans Les trois petites sœurs, de Lebeau, qui est estimée à mourir quoiqu'elle fasse. Pour d'autres, comme Phèdre, ce sont des forces supérieures, incompréhensibles et incontrôlables dont ils sont victimes. Fille de Pasiphae, déjà maudite par Poseïdon, Phèdre descend d'une famille qui a connu la colère des dieux, qu'ils ont d'ailleurs subis en donnant naissance au Minotaure, un monstre mi-taureau, mi-homme. [...]
[...] Néanmoins, force est de constater que depuis l'Antiquité, l'on se presse pour assister à ces pièces d' « éclats » et d'« orages ». Cette souffrance découle pourtant d'une chose : l'impuissance des personnages à résister à la tentation, à l'amour et plus précisément, aux passions. I. Le trouble des passions Cette impuissance se veut-elle pour autant être une faiblesse ?? Ainsi, la passion peut-elle être considérée, comme on l'a parfois dit, comme une faiblesse ?? Pour y répondre, nous nous pencherons d'abord sur le trouble qu'apportent les passions puis sur leur grandeur et enfin, sur leur nécessité dans les tragédies. [...]
[...] Certes, elle malmène ses personnages en les poussant dans des péripéties sombres et funestes, mais c'est justement ce qui en fait leur grandeur, tant ils brillent par leur complexité. C'est ce qui permet au spectateur de s'identifier à eux, de purger leurs passions, mais c'est aussi le moteur de l'action tragique, puisque ce sont ces péripéties qui vont rythmer la pièce. Dans ces conditions, si la passion est une faiblesse, c'est une faiblesse indispensable, mérite-t-elle encore le nom de faiblesse ?? [...]
[...] Dans Antigone, de Jean Anouilh, « la petite Antigone » est retrouvée « pendue aux fils de sa ceinture ». Phèdre ne fait pas non plus d'exception, en proposant des destins encore plus sombres puisque Hippolyte meurt « traîné par les chevaux que sa main a nourris » si bien que « son corps est bientôt qu'une plaie ». Si les héros tragiques semblent tous être victimes d'un destin si funeste, c'est en grande partie à cause de la notion du fatum, tirée du latin et signifiant fatalité. [...]
[...] Les opposés voisinent sans cesse. Même si Antigone agit par passion, elle n'agit pas par immoralité : elle préfère sauver l'honneur de son frère plutôt que d'assurer son propre bonheur. Aussi, malgré le fait que Racine, dans la préface de Phèdre, ait présenté la passion clé un amour plein de « vices », elle n'est pas pour autant dépourvue de vertu. Il est nécessaire que le héros tragique ne soit pas perçu seulement comme un monstre, qui détournerait l'attention du spectateur. [...]
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