Dans L'Homme révolté (1951) Camus a voulu fonder métaphysiquement la révolte qui est pour lui la vie. Il en a longuement retouché, remanié même, le dernier chapitre intitulé : La Pensée de Midi : Au-delà du Nihilisme. C'est pourquoi nous y trouvons une phrase qui ne figurait pas dans le premier manuscrit et qui résume assez clairement la pensée de son auteur : « La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent. »
[...] Son attitude est légitimée dans une certaine mesure légitimée par l'histoire contemporaine. Elle a toutefois suscité de nombreuses et violentes attaques lors de l'apparition de L'Homme révolté. Les uns lui ont reproché son pessimisme. Les marxistes ont flétri cette morale de Croix-Rouge qui ne résout pas les grands problèmes : ils ont considéré Camus comme une sorte de Philinte traître à Alceste. Un chrétien d'autre part pourrait dire que sa religion bien comprise ne consiste pas à se coucher par terre avec résignation en attendant le bonheur dans la vie future, à se désintéresser de cette vie sous prétexte qu'il y a une autre vie. [...]
[...] Le véritable chrétien, à la différence de ceux que Camus a dû connaître dans sa jeunesse, est déjà engagé dans cette vie, sinon il n'est pas chrétien. Il est aussi un homme révolté contre le mal et l'erreur. Seulement sa révolte s'appelle charité : de tout temps elle a combattu la Peste qui menaçait la Cité. La Charité a pris un jour le visage de Judith, et l'eau a été rendue à Béthulie qui mourait de soif. [...]
[...] privent (les voyageurs), de questions et les endort . dans la vie de tous les jours . Cette trop longue splendeur ne donne rien à l'âme et n'est qu'une jouissance démesurée. (L'été: Petit guide pour des villes sans passé.) Ce renoncement, ce désintérêt, à l'avenir, cette présence au monde apparaissaient déjà dans sa première œuvre : L'Envers et l'Endroit (1937) Que signifient ici les mots d'avenir? . Si je refuse obstinément tous les plus tard du monde, c'est qu'il s'agit aussi bien de ne pas renoncer à ma richesse présente (Le vent à Djemila). [...]
[...] (Homme Révolté) Comme Kaliayev des Justes, Camus n'admet pas qu'on fasse ou qu'on laisse mourir des enfants au nom d'une justice future quelconque. Il y a une limite aux droits de l'histoire : l'avenir ne doit pas nous priver du présent : Une valeur à venir est une contradiction dans les termes (L'homme révolté). D'après Camus il faut lutter contre la Peste par la médecine, le journalisme, l'action politique ou syndicale, le réformisme. La création étant absurde, il faut réparer dans la création ce qui peut l'être. [...]
[...] Que pensez-vous de cette phrase d'Albert Camus dans L'homme révolté : La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent Plan I. Les origines du choix de Camus. Une maxime de bon sens. Les origines de Camus. L'expérience pratique. II. Le refus du christianisme. Il n'y a pas de vie éternelle. Refus du messianisme politique. Une action au niveau de l'homme. [...]
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