Antonin Artaud, dialogue, livre, oeuvre, littérature, écriture, esprit théâtral, oeuvre théâtrale, genre littéraire, essais philosophiques, monde littéraire, auteur
Dans un article publié en 1831 dans Le Global, le critique littéraire, homme de lettres et poète Sainte-Beuve écrivait " L'artiste a poussé d'ordinaire [ses personnages] an profil le plus vigoureux et le plus simple, au langage le plus bref et le plus fort ; dans sa peur de l'épanchement... il a mieux aimé s'en tenir à ce qu'il y a de plus certain, de plus saisissable dans le réel...". Ces mots, relatant d'un vif intérêt pour l'esprit théâtral, se posent comme la figure critique de l'oeuvre théâtral proposée par Prosper Mérimée, auteur de l'oeuvre Carmen, avec que Georges Bizet ne la rende célèbre à travers un genre différent : l'opéra. L'éclectisme inhérent au genre littéraire rend compte de cette disposition des oeuvres à changer de support : passant du roman au théâtre en allant vers l'opéra, le ballet ou encore la poésie et la philosophie, à l'image de l'oeuvre des philosophes de la moitié du XXème siècle, Jean-Paul Sartre et Albert Camus : leurs oeuvres sont partagées entre essais philosophiques, romans et pièce de théâtre. Dès lors, la réflexion d'Antonin Artaud, dramaturge, poète, essayiste, acteur et metteur en scène français, largement reconnu comme une des figures majeures du théâtre du XXe siècle et de l'avant-garde européenne et artisan principal du "Théâtre de la cruauté", rend compte de l'altérité propre au concept de dialogue dans le monde littéraire : présent sur scène, mais inhérent aux livres. Dès lors, comment interpréter le dialogue ? L'auteur français considère le dialogue comme une "chose écrite ou parlée". De ce fait, il distingue la scène : représentation théâtrale d'une oeuvre dans laquelle composent les artistes et le livre : texte brut, lu.
[...] Le dialogue, "chose écrite", appartient au livre a. La présence de dialogues ne permet pas de définir le théâtre comme genre distinct de la littérature L'écriture d'une pièce de théâtre se compose essentiellement d dialogues. En effet, hormis quelques éléments joutés par les auteurs et autrices afin d'indiquer des éléments factuels aux lecteurs à travers des didascalies, l'importance du texte se résume très généralement à des dialogues : caractérisant ce genre littéraire. Toutefois, peut-on résumer du théâtre au simple fait que c'est un genre contenant des dialogues ? [...]
[...] Or, les monologues ne s'articulent par de la même manière que les dialogues sont pourtant partie prenante de la structure écrite d'une pièce de théâtre. C'est par exemple le cas dans le théâtre proposé par Edmond Rostand, dans l'Aiglon et Cyrano de Bergerac. En effet, de nombreuses scènes issues de la pièce précédemment évoquée rendent compte de puissants monologues donnant véritablement vie au personnage éponyme à l'image de la tirade du nez et celle des non merci. De plus cela ne peut être le cas dans la mesure où les dialogues sont également très présents au sein de la littérature dans sa généralité. [...]
[...] Le rôle du spectateur dans l'écoute des dialogues Enfin, le théâtre ne serait rien sans ses spectateurs. Dès lors, comprendre l'importance passe par la compréhension des dialogues. C'est dans cette mesure que le rôle des spectateurs est nécessaire : le théâtre n'aurait rien de vivant sans la réaction de ces derniers. Pour exemple, on peut prendre la réaction comique et dramatique des spectateurs en fonction des dialogues : imaginons un spectacle dans lequel les spectateurs riraient devant un dialogue de Roméo et Juliette ou des spectateurs pleurant devant un dialogue entre Sganarelle et son maître : cela rendrait à la pièce un sens différent. [...]
[...] Dès lors, c'est cette "chose parlée" : un dialogue parlé et joué à la fois, qui permet de pouvoir véritablement contempler et apprécier une pièce de théâtre. Par exemple, les dialogues entre le professeur et la servante dans La leçon d'Eugène Ionesco apportent une dimension ironique et comique à l'absurdité de cette pièce que l'on ne pourrait transposer au sein d'un genre. Dès lors, comprendre comment s'articule une pièce de théâtre s'apparente à l'appréhension des dialogues présentes au sein de cette pièce. [...]
[...] Dès lors, considérer les romans de par leur dimension écrite présuppose de prendre ne compte la présence des dialogues au sein des livres : véritable pont entre chaque personnage et nécessaire à l'articulation de l'intrigue. II. Le dialogue, "chose parlée", n'est-elle pas l'une des spécificités du théâtre ? a. Le dialogue, fondement même du genre théâtral De manière inhérente et prépondérante : le dialogue représente l'essence même du genre théâtral. En effet, la "chose parlée" auquel fait référence Antonin Artaud rend compte de cette volonté, présente au sein du genre théâtral, de rendre vie aux personnages et aux intrigues imbriqués au sein de ce genre au moyen de dialogues. [...]
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