« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme », annonce François Rabelais (1494-1553), écrivain de la Renaissance appartenant au courant humaniste. Il rejoint ainsi Montaigne, qui dans ses Essais, accorde un chapitre au pédantisme, qu'il a en horreur. Son style et ses arguments, empreints du courant humaniste dont il est également l'un des fidèles représentants, nous dévoilent une critique marquée des pédants. Ainsi Rabelais et Montaigne ont un point commun : le dégoût du savoir pédantesque. Leurs œuvres, surtout le Pantagruel et Les Essais contiennent une véritable critique de celui-ci. Comment se manifeste-t-elle ?
[...] Au contraire, le jugement incorpore le savoir. Le même auteur utilise ensuite l'image de la viande que l'on digère, pareil au savoir que l'on se doit d'assimiler. Afin de souligner clairement l'inutilité du savoir pédantesque, Montaigne établit à travers une succession de questions rhétoriques, une comparaison entre l'utilité de l'absorption de nourriture, qui ne peut être uniquement goûtée, il faut en avaler l'entièreté pour bénéficier de ses effets, tout comme le savoir que l'on doit inéluctablement assimiler, et qui s'avère inutile lorsqu' on ne le touche que du bout des lèvres. [...]
[...] L'auteur nous dit que les élèves ne ressortent pas enrichis de cette école, seulement plus enorgueillis et prétentieux. Montaigne parle des professeurs qui enseignent dans ce genre d'école comme les «germains des sophistes, ces philosophes qui abusent du raisonnement démonstratif à des fins le plus souvent immorales. L'auteur en conclut qu'il aimerait tout autant que son écolier eût passé le temps à jouer à la paume puisque de toute façon, l'écolier n'est rien sans les livres, on ne lui apprend pas à réfléchir par lui-même. [...]
[...] Ainsi Rabelais et Montaigne ont un point commun : le dégoût du savoir pédantesque. Leurs œuvres, surtout le Pantagruel et Les Essais contiennent une véritable critique de celui-ci. Comment se manifeste-t-elle ? C'est la question à laquelle nous tenterons de répondre exhaustivement, dans un premier temps en étudiant la critique par la satire, puis par le jeu des oppositions dont usent les auteurs. Les deux œuvres que nous étudions présentent une même caractéristique, celle de tendre souvent sur la satire. [...]
[...] Un siècle plus tard, Molière rejoindra leurs propos qu'il illustrera dans une de ses comédies, La critique des femmes. [...]
[...] La première page nous propose une distinction nette entre le savoir, et la culture aristocratique. Le ton très légèrement moqueur dans certains passages nous laisse entendre que l'auteur tend à rabaisser les pédants. Je cherchais bien de les excuser par la disconvenance naturelle qu'il y a entre le vulgaire (autrement dit le pédantisme) et les personnes rares et excellentes en jugement Puis mais cela ne sert point d'excuse à mes gens Montaigne insiste sur le fait qu'il faut pardonner à ses hommes leur manque de jugement, d'intelligence et de sagesse, comme s'il fallait les prendre en pitié. [...]
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