Paul Verlaine, parole incarnée, réflexion poétique, libération de la parole, musique des vers, briser le vers, métrique classique, syntaxe, poésie, prosodie, imprécision, langage, travail rythmique, oralité
La parole est au coeur même de la réflexion du poète comme en témoigne le titre pour le moins énigmatique, voire provocateur, du recueil "Romances sans paroles" de 1874. Le rythme vient témoigner du mouvement du sujet dans la parole, de son inscription. Dès lors, si Verlaine bouscule les règles de la métrique traditionnelle, c'est pour déloger et libérer la parole, tapie sous les codifications de toute sorte. Brisant le vers, privilégiant l'impair, Verlaine vise une expression plus naturelle et authentique, loin de l'éloquence des orateurs. Cette recherche d'une poétique nouvelle a souvent été associée à celle d'une musique des vers. La musique des mots laisse deviner une voix singulière.
[...] Si musique il celle-ci, ne se déploie pas hors du langage, elle lui est spécifique. Le sens des mots s'estompe au profit de l'épaisseur sonore et rythmique du poème. Ce vacillement du sens, sur lequel nous reviendrons, nous amène à reconsidérer la poétique de Verlaine sous l'angle de la parole. Seule la référence à la parole nous semble à même de rendre compte d'une poésie dont la valeur serait moins dans le sens que dans l'accent, moins dans le dit (l'énoncé) que dans le dire (l'énonciation). [...]
[...] Le rythme vient témoigner du mouvement du sujet dans la parole, de son inscription. Dès lors, si Verlaine bouscule les règles de la métrique traditionnelle, c'est pour déloger et libérer la parole, tapie sous les codifications de toute sorte. Brisant le vers, privilégiant l'impair, Verlaine vise une expression plus naturelle et authentique, loin de l'éloquence des orateurs. Cette recherche d'une poétique nouvelle a souvent été associée à celle d'une musique des vers. La musique des mots laisse deviner une voix singulière. [...]
[...] Yves Bonnefoy définit la poésie comme une parole qui s'affranchit et s'émancipe de la langue. Ce n'est plus une langue qui décide de l'écriture. Il y a un mouvement d'intériorisation : une force en nous , notre origine , écrit Bonnefoy, qui insiste sur le caractère incarné de la parole, où affleure quelque chose d'une expérience singulière. En sourdine, à ma manière Le naufrage du sens La poésie de Verlaine met à mal la dualité du signe (le couple signifiant : signifié), valorisant ce qui, dans le langage, est au-delà ou en deçà du contenu des mots en tant que tel. [...]
[...] Aussi, délaissant les règles de la versification classique, c'est vers les formes mineures de la poésie populaire qu'il se tourne. Leur versification, jugée plus approximative, convient davantage au naturel, à la naïveté qu'il recherche. Cette naïveté, qu'il revendique comme étant l'une des plus hautes qualités poétiques, caractérise une manière poétique en prise avec une certaine oralité. Faire entendre le phrasé dans la phrase : briser le vers Si Verlaine s'emploie à briser le vers , c'est pour l'affranchir de la métrique classique et tendre ainsi vers plus de naturel. [...]
[...] Il n'y a que des commentaires sur un poème donc il aurait fallu que je recopie les 8 vers. Conclusion Les mots se sont comme vidés de leur valeur de signification et de leur pouvoir de désignation : ce n'est plus le sens qui est premier et préside à leur agencement, mais la musicalité qui en émane. Une prosodie, un rythme prennent le pas sur l'architecture logico-syntaxique, la dissolvent pour donner à entendre les inflexions d'une voix singulière. Délestée d'un ancrage référentiel, émancipé de la signification, la parole est réduite à son souffle : l'unité du poème est profondément organique. [...]
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