Les Pensées de Blaise Pascal ont été trouvées après sa mort sous forme de diverses notes inachevées et désordonnées. Dès lors, nous pouvons nous demander si comme le juge Etienne Périer, auteur de la préface de Port-Royal et neveu de Pascal, les Pensées ne sont qu'un « amas confus, sans ordre, sans suite et qui ne [peut] servir à rien », si elles sont futiles et sans fondement. Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps qu'en effet, une lecture rapide et non réfléchie des Pensées peut nous laisser perplexe, dans la confusion. Cependant, nous analyserons dans un deuxième temps, l'ordre, la structure des Pensées et, pour finir, ce que celles-ci apportent à ses lecteurs (...)
[...] Ainsi le fragment 17 de la liasse Vanité Il a quatre laquais. peut nous paraîte dépourvu de sens par sa concision et son étrangeté. Certains fragments sont des phrases nominales, des mots juxtaposés sans réel rapport entre eux comme dans le fragment 22 de la liasse Vanité Vanité. La cause et les effets de l'amour. Cléopâtre. composé uniquement de phrases nominales. D'autre part, les Pensées sont plutôt désordonnées et parfois paradoxales. [...]
[...] Sujet : Jugez-vous, comme Etienne Périer, que les Pensées de Pascal, constituent un amas confus, sans ordre, sans suite, et qui ne peuvent servir à rien ? Les Pensées de Blaise Pascal ont été trouvées après sa mort sous forme de diverses notes inachevées et désordonnées. Dès lors, nous pouvons nous demander si comme le juge Etienne Périer, auteur de la préface de Port- Royal et neveu de Pascal, les Pensées ne sont qu'un amas confus, sans ordre, sans suite et qui ne [peut] servir à rien si elles sont futiles et sans fondement. [...]
[...] De plus, Pascal intègre son lecteur pour le pousser à participer, à s'interroger, en utilisant des impératifs comme au fragment 2 Vous vous trompez Ensuite, on peut soutenir que les Pensées ne sont pas si confuses et incompréhensibles. Dans un premier temps, l'œuvre de Pascal suit toujours la même idée directrice, le même but à atteindre : convaincre les hommes que sans Dieu ils sont misérables et que nous devons tout faire pour qu'il nous accorde le pardon pour la faute que les premiers hommes, Adam et Eve, ont commis dans le Jardin d'Eden. [...]
[...] Pour finir, on peut penser que Pascal ne sait pas ce qu'il dit, que ses idées ne sont pas claires et même parfois paradoxales quand, tout au long de la liasse Vanité il tente de montrer la futilité, les contradictions de l'homme, puis qu'il crée une liasse pour en montrer sa grandeur. Ainsi, dans le fragment 104 de la liasse Grandeur il qualifie l'homme de Roseau pensant puis dans la liasse 108 il parle bien de La grandeur de l'homme pour, par la suite, employer les termes de misérable ver de terre et de Misère à son égard. Mais, les Pensées de Pascal ne sont pas tout à fait sans ordre Même si le raisonnement n'est pas logique et marqué, on peut néanmoins noter un certain ordre. [...]
[...] Ainsi, dans la liasse Vanité Pascal démontre la vanité (la frivolité, l'inutilité) de l'homme grâce à plusieurs exemples qu'il développe ou pas dans ses fragments (fr Vanité des sciences fr : vanité de l'amour En outre, la première liasse de l'œuvre de Pascal est elle-même consacrée à l'ordre (liasse I Ordre D'autre part, on ne peut pas non plus prétendre, après lecture approfondie de l'œuvre, que les Pensées ne sont qu'un amas confus et qu'elles sont totalement infondées. Tout d'abord, Pascal montre la richesse et le sérieux de son œuvre en utilisant l'intertextualité. Ainsi, il fait référence et s'adresse à de grands penseurs et philosophes tels que Montaigne et Descartes. Par ailleurs, il utilise l'argument d'autorité en citant la Bible Job et Salomon ou en faisant référence à Saint- Augustin. [...]
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