En 1656, Blaise Pascal commence la rédaction d'une apologie de la religion chrétienne qui sera publiée inachevée huit ans après sa mort. Cette oeuvre a pour but de tourner les hommes vers Dieu, et en particulier les libertins, les sceptiques et les stoïciens, mais aussi de faire prendre conscience aux hommes de la misère dans laquelle ils vivent. Pascal aborde donc une multitude de facettes de la condition humaine dans cette oeuvre organisée sur un plan dialectique. On remarque pourtant que beaucoup de fragments évoquent de près ou de loin le Roi. Pourquoi Pascal se sert-il de l'exemple du Roi dans Les Pensées ? (...)
[...] Il accentue d'ailleurs cette idée dans le fragment 44 dans lequel il met en doute la dignité royale. Le Roi, pourtant censé gouverner les villes et les royaumes est déconcentré par le premier tintamarre qui se fait autour de lui Pascal ironise ensuite et s'exclame le plaisant dieu que voilà ! en faisant allusion à la monarchie de droit divin. Par ailleurs, dans le fragment 127, Pascal explique que le Roi devrait se réjouir de sa condition supérieure et de la gloire majestueuse qui l'environne Il met ainsi à nouveau en doute la dignité royale car si elle était assez grande, dit-il, elle pourrait rendre le Roi heureux sans divertissement. [...]
[...] Dans le fragment 23, Pascal explique que l'autorité royale vient de la crainte que les rois inspirent au peuple lorsqu'ils sont accompagnés de gardes, de tambours, d'officiers et de toutes les choses qui ploient la machine vers le respect et la terreur Cette autorité et le respect qui en découle sont ainsi fondés sur la coutume, c'est-à-dire des habitudes que nous croyons naturelles, et sur l'imagination. Pascal ironise en disant que le peuple respecte le roi car le caractère de la divinité est empreint sur son visage alors qu'en réalité, tout ne repose que sur de fausses valeurs : l'imagination et la coutume. Le fragment 24 illustre également ce sur quoi repose le pouvoir royal. [...]
[...] Conclusion partielle Le roi est donc une figure importante des Pensées, voire la plus importante selon Pascal. Bien que l'auteur des Pensées semble regretter que l'autorité royale soit basée sur l'imagination et la coutume, il n'empêche qu'il est convaincu que le roi, aussi tyrannique soit-il, doit être respecté pour maintenir l'ordre et la paix. II. Le roi n'est rien d'autre qu'un homme Lorsque Pascal analyse la condition misérable de l'homme, il n'exclut pas le roi. Ce dernier a beau être supérieur et tout-puissant, il n'en est pas moins misérable et, comme tous les autres hommes, il est une proie des puissances trompeuses A. [...]
[...] Ici, la folie sous-entend l'homme en proie aux puissances trompeuses telles que la coutume et l'imagination. Pascal déplore que la soumission au roi vienne de la faiblesse du peuple et non pas de son intelligence. Il faudrait que l'homme se rende compte que se soumettre au roi est le seul moyen d'éviter le pire des maux c'est-à-dire la guerre civile au lieu de se soumettre à lui par crainte ou par habitude. De même, le fragment 93 avec l'anecdote sur les cannibales empruntée à Montaigne montre que le peuple est conditionné par la coutume. [...]
[...] La théorie de Pascal selon laquelle nous étions tous rois un jour vise une fois de plus à pousser les hommes à la conversion pour qu'ils puissent être touchés par la grâce divine. Conclusion En définitive, la question du Roi dans les Pensées de Pascal est liée à toutes les notions que Pascal développe dans son œuvre : l'imagination, la raison, la coutume, le divertissement ou encore la religion. Mais Pascal utilise également la figure du Roi comme une allégorie de la condition humaine. [...]
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