Libération de la parole, théâtre de Victor Hugo, contraintes, liberté, dramaturgie, censure, monologues, parole subversive, alexandrin, Hernani, poésie, langage de l'image, représentation, parole de souffrance, parole de contestation
Le théâtre de Hugo illustre sa quête d'une parole originale, qui renouvelle la scène française. La libération de la parole n'est pas toujours évidente, devant un public plus ou moins prêt à accepter les audaces du dramaturge. La révolution imposée à la langue dramatique s'accompagne d'une révolution politique et sociale dans la répartition de la parole au sein des pièces : une parole subversive s'empare de la scène, malgré la vigilance de la censure.
[...] La parole intime livrée par le bouffon dans ce monologue éclaire le caractère de ce personnage et prépare le spectateur à la vengeance que va ourdir Triboulet. Retenant la leçon théâtrale du Mariage de Figaro de Beaumarchais où se déploie la parole insolente de l'homme du peuple, mais aussi la leçon historique de la Révolution française, qui érige le peuple en acteur de l'histoire, Hugo ouvre la scène au peuple et lui donne la parole, à travers certains personnages. Il en résulte une tension entre la parole populaire et la parole du pouvoir. [...]
[...] La parole peut avoir une valeur impressive qui traduise des rapports d'autorité et/ou de force. Toutefois, la parole du souverain révèle qu'il est lui-même soumis à un autre pouvoir, tout-puissant (l'inquisition d'État dans Angelo, tyran de Padoue), ou dans une situation précaire, sous la pression populaire, comme l'exprime don Carlos face au tombeau de Charlemagne (Hernani, IV, La parole du souverain est aussi une parole inquiète. La dernière scène de Marie Tudor l'illustre, quand la reine exprime sa crainte, toute humaine, que l'exécution publique concerne son amant Fabiano, alors que Jane redoute que ce soit Gilbert, l'homme du peuple dont elle est éprise, qui soit mis à mort. [...]
[...] Les paroles des personnages sont dites d'une certaine manière, dans le contexte d'une création particulière. Poésie et action : faire voir avec les mots On peut apprendre par cœur des passages de Phèdre de Racine ou de drames de Hugo en alexandrins (Hernani, Ruy Blas) comme de véritables poèmes. Le spectacle de la parole retient tout entier l'attention des spectateurs lors du dénouement d'Hernani. L'action est suspendue comme dans un ultime rêve d'amour et les paroles des personnages les associent dans l'esprit des spectateurs aux couples mythiques. [...]
[...] La parole dans le théâtre de Victor Hugo : contraintes et liberté Le théâtre de Hugo illustre sa quête d'une parole originale, qui renouvelle la scène française. La libération de la parole n'est pas toujours évidente, devant un public plus ou moins prêt à accepter les audaces du dramaturge. La révolution imposée à la langue dramatique s'accompagne d'une révolution politique et sociale dans la répartition de la parole au sein des pièces : une parole subversive s'empare de la scène, malgré la vigilance de la censure. [...]
[...] Cela suppose pour Hugo de recourir à l'alexandrin. Il s'agit pour le poète de fondre la comédie dans la tragédie , donc de ne pas renoncer à la grandeur du vers tragique. Le recours de Hugo à l'alexandrin dans de nombreux drames lui permet paradoxalement de renouveler le théâtre français, non en renonçant au vers de la tragédie classique, mais en l'assouplissant. Mode d'emploi La parole, au théâtre, a des spécificités, par la vertu de l'ironie dramatique et de la double énonciation, qu'exploite ainsi Hugo. [...]
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