La parodie en littérature est un texte d'imitation qui détourne le modèle de son sens initial et qui a avant tout un objectif satirique ou comique. En effet, contrairement au pastiche qui ne cherche pas forcément à faire rire mais qui relève plutôt de l'exercice de style avec l'imitation d'un auteur ou d'un genre, la parodie grossit au contraire les traits pour offrir une caricature de l'œuvre imitée. Il s'agit donc d'un palimpseste (ou plutôt comme Genette dit, de la « littérature au second degré », où il est préférable de connaître l'hypotexte pour saisir toutes les références de l'hypertexte, et donc tout l'aspect comique de ce texte.
Toutefois, la parodie est-elle nécessairement inséparable du modèle imité, n'a-t-elle pas une valeur en soi? De plus, la parodie peut-elle renouveler le modèle imité, ou au contraire le dégrader?
[...] II) La valeur de l'œuvre parodique en soi Un hypotexte indispensable ? L'hypotexte est-il indispensable pour profiter pleinement de l'œuvre parodique ? C'est le cas pour la plupart des parodies, sans quoi la parodie risquerait de perdre une grande part de son essence. Parodier une œuvre sans que le lecteur ne connaisse l'œuvre parodiée réduit la parodie à son simple comique, en effaçant la critique sous-jacente, politique, sociale ou littéraire, ce qui contribue ainsi parfois à rendre la parodie elle-même ridicule, et donc à accélérer son oubli. [...]
[...] Ainsi Le Cid, qui a été un succès à l'époque de sa représentation, a connu de nombreuses parodies qui n'ont pas survécu au siècle, de même qu'Hernani, qui a connu des parodies d'une finesse plus ou moins égale, à l'instar de Harnali ou la contrainte du cor (Auguste de Lauzanne) ou encore Oh ! Qu'nenni ou le mirliton fatal (Brazier et Carmouche). Ainsi il peut sembler que la valeur d'une parodie ne peut se fonder sur la valeur du texte parodié, mais plutôt sur le talent de l'écrivain qui parodie. [...]
[...] De plus, la parodie peut-elle renouveler le modèle imité, ou au contraire le dégrader ? Le comique à la base de la parodie La parodie comme une caricature (style souvent bas) Le comique se trouve être à la base de la parodie, qui possède un champ d'action varié pour parvenir à cet effet, car la parodie, contrairement au pastiche qui cherche à imiter le style d'un auteur ou un genre, peut s'appliquer à n'importe quel élément un tant soit peu littéraire, i.e aussi bien un personnage qu'une simple phrase, ou même qu'un geste au théâtre. [...]
[...] Ainsi, si une œuvre n'est pas forcément accessible à un public populaire, sa parodie l'est bien souvent, ou en tout cas au premier degré de sa lecture, i.e à travers ce comique bas qui ne manque pas de faire rire au premier abord, et cela même si l'œuvre parodiée n'est pas ou peu connue. La dégradation de l'hypotexte ? Le but de l'auteur Un comique innocent ? De manière générale, la parodie est irrémédiablement une tentative de dégradation de ce que l'on parodie. [...]
[...] La parodie au XXIème conserve une belle santé au point que certaines maisons d'éditions se spécialisent dans ces ouvrages à l'instar de Harvard Lampoon ou de Bragelonne qui publient des œuvres telles que Lord of the ringards (Lord of the rings) ou encore Barry Trotter ou la parodie éhontée (Harry Potter), qui, à défaut de suffire à consacrer une œuvre et à lui donner une légitimité culturelle, témoigne cependant des nouveaux succès de notre époque, et assis par ce paratexte, à conserver une certaine postérité. [...]
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