A travers toutes les époques, tous les genres littéraires, des hommes ont jugé nécessaire de parler, ou « faire parler » d'eux-mêmes. Ils l'ont fait, et le font encore aujourd'hui par « l'écriture du moi ». Ainsi Paul Léautaud a dit dans son « Journal » : « il paraît qu'il est immoral de parler de soi. Moi je ne sais guère que parler de moi. » Puis, plus tard, il dira : « Le « moi » pas du tout haïssable, bien au contraire. », faisant référence à B. Pascal qui, par son affirmation : « Le moi est haïssable » avait adressé un regard critique à Montaigne.
Pour savoir si P. Léautaud a raison ou tort, il serait nécessaire, tout d'abord, de s'interroger sur les raisons qui amènent un écrivain à parler de sa personne. De plus, dans quel objectif tient-il à donner un portrait de lui-même ? En outre, nous allons voir que le culte de l'ego s'exprime à travers une multitude de genres littéraires, ce qui traduit le désir profond et manifeste de l'écrivain, de s'adresser à toute une gamme de lecteurs.
[...] Dans le premier cas, Anne Frank écrivait, inconsciente du succès qu'elle allait avoir par la suite. Elle écrivait d'abord pour elle-même : c'était un moyen pour elle de s'évader de cet enfer, une sorte d'exutoire en somme. Dans le second cas, Simone Alizon ne cherche pas vraiment à porter un témoignage sur ce passage de sa vie. Elle sait pertinemment que l'on n'en manque pas sur le sujet. Non, elle cherche plutôt à exorciser par l'écriture ce mal qui la ronge depuis tant d'années. [...]
[...] En outre, nous allons voir que le culte de l'ego s'exprime à travers une multitude de genres littéraires, ce qui traduit le désir profond et manifeste de l'écrivain, de s'adresser à toute une gamme de lecteurs. À l'écriture du moi, on associe en tout premier lieu, bien entendu, l'autobiographie. Autour de ce genre littéraire viennent se satelliser de nombreux termes : essais, mémoires, journal, confidences, vie de etc. L'origine de l'autobiographie remonte loin : les premières Confidences datent du IVe siècle. Mais au VIe siècle, Montaigne est déjà précurseur du genre qui, progressivement prend son importance. [...]
[...] Extraits du journal de Paul Léautaud) Vous examinerez et discuterez l'opinion de Paul Léautaud en vous référant à des exemples littéraires précis (poésies d'inspiration personnelle, écrits intimes, Mémoires, romans autobiographiques, etc.) À travers toutes les époques, tous les genres littéraires, des hommes ont jugé nécessaire de parler, ou faire parler d'eux-mêmes. Ils l'ont fait, et le font encore aujourd'hui par l'écriture du moi Ainsi, Paul Léautaud a dit dans son Journal : il paraît qu'il est immoral de parler de soi. Moi je ne sais guère que parler de moi. Puis, plus tard, il dira : Le moi pas du tout haïssable, bien au contraire. Faisant référence à B. [...]
[...] Un écrivain, même malgré lui, laisse toujours un peu de lui-même sur les pages de ses écrits. N'est-ce pas là la première raison de tout élan d'écriture ? Non pas par égocentrisme ou nombrilisme, un écrivain, qu'il soit poète, philosophe, romancier ou autre, cherchera à transmettre quelque chose de lui, il souhaite laisser son héritage pour la postérité. Le témoignage qu'il laisse est celui de son époque, de sa culture c'est donc, en quelque sorte, le témoignage de sa vie. [...]
[...] Ainsi, chez certains auteurs, il est difficile d'établir le lien entre la vraisemblance et l'imaginaire. Mais, on peut penser que le lecteur ne s'attache pas à ce détail, pour juger s'il aime ou non l'œuvre en question. L'essentiel, pour l'écrivain comme pour le lecteur, c'est qu'un lien s'établisse entre, que la communication et la compréhension s'installent. D'autres auteurs ont éprouvé le besoin, à un certain moment de leur existence, d'apporter un témoignage sur ce qu'ils vivent ou sur ce qu'ils ont vécu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture