Quel est notre rapport au livre et à la lecture ? Cette question est parfois fondamentale pour un écrivain, implicitement ou explicitement. Proust, pour sa part, disait : « Chaque lecteur est quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eut peut-être pas vu en soi-même. » Cette méditation de Proust par le truchement de son narrateur dans Le temps retrouvé est propre à offrir un point de vue singulier sur les relations entre l'acte de lecture, le livre et l'écrivain. L'ouvrage de l'écrivain se voit conférer une fonction « d'instrument optique », c'est-à-dire de lunettes ou de miroir. Cependant, Proust effleure une dimension mise provisoirement hors de propos quand il dit : « quand il lit », soulignant par cette incise la part de l'absence ou de la non-lecture ; il va même jusqu'à évoquer un monde « sans ce livre ». La présence ou l'absence du livre seraient à l'origine de la matière même du questionnement de Proust. Quelles sont donc les places de la lecture et du livre dans la formation du lecteur ?
[...] Sans le livre que serait-il permis d'espérer ? Ce raisonnement a contrario nous laisse entrevoir que le livre et la lecture sont omniprésents dans notre société. Cela contribue à la formation des citoyens et à équilibre social important. Danton disait : Après le pain, l'instruction est le premier besoin du peuple. C'est dire si le livre et la lecture dans les processus d'éducation sont au premier plan. Le développement de l'imprimerie en Occident a été un moteur important de l'accession aux livres. [...]
[...] Ne serait-ce que sous l'aspect de la modernité. On a vu comment se posait le débat de l'avènement du cinéma par rapport à la littérature et, plus tard celui de la télévision, du monde de l'édition et de la lecture. Ce débat n'est pas tout à fait dépassé surtout en des temps de communication par internet et de l'apparition du livre numérique. Plus que jamais, le livre a sa place dans l'éveil de nos consciences. George Orwell, dans 1984, en visionnaire, mettait en garde contre les autodafés et les censures à son égard. [...]
[...] L'ouvrage comme appareil optique (Proust) Sujet de dissertation Chaque lecteur est quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eut peut-être pas vu en soi-même. Quel est notre rapport au livre et à la lecture ? Cette question est parfois fondamentale pour un écrivain, implicitement ou explicitement. Proust, pour sa part, disait : Chaque lecteur est quand il lit, le propre lecteur de soi-même. [...]
[...] Toutefois, ceci peut avoir de bons côtés. En effet, cela peut aussi s'entendre comme le fait qu'on peut les chausser pour voir si elles nous conviennent. Le livre deviendrait alors un modeste instrument de compréhension. Telle est l'interprétation généreuse qu'on fait de cette formule proustienne les philosophes Michel Foucault et Gilles Deleuze. Mais, à la lettre, on voit que Proust est plus préoccupé par l'introspection. N'y a-t-il pas une dimension moins intimiste dans l'acte de lecture, des démarches à partager avec l'autre ? [...]
[...] N'entrait pas qui voulait dans le lycée d'Aristote, par exemple. Les diverses dispositions de promotion du livre et de la lecture (comme la construction de bibliothèques) sont un mode efficace pour enrayer cet élitisme et toute inégalité vis-à-vis de ce mode de la connaissance. De gros budgets sont sollicités et notre environnement en est affecté : un livre, disait Saint-John Perse, c'est un arbre qui meurt. Loin d'être menacés, le livre et la lecture sont plus que jamais d'actualité. Stendhal avait raison de parier sur des lecteurs du futur. [...]
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