Ourika, Madame de Duras, Claire de Duras, sentiment de culpabilité, sentiment d'abandon, passion, tendresse amoureuse, péché, foi en Dieu, mort, commentaire de texte
Ourika est une nouvelle publiée en 1823 par Madame de Duras qui dépeint la condition tragique d'une jeune femme noire dans le monde de l'aristocratie. En effet, dès qu'elle découvre son statut de négresse, l'héroïne va se complaire dans son malheur tout au long du récit, s'apitoyant sur son sort voué à la solitude éternelle. Ici, pour la première fois dans l'histoire, l'héroïne est réellement seule, car Mme de B et Charles sont sur Paris à l'occasion du mariage de celui-ci. Cette situation d'isolement la plonge dans un état de désespoir encore plus profond, car elle se laisse porter par son imagination, entretenant ainsi sa souffrance et son irritation envers ceux qu'elle aime. Cependant, cela lui permet de commencer à prendre conscience de plusieurs aspects de son malheur et révèle ainsi au lecteur la suite logique de l'intrigue. Nous nous demanderons donc en quoi ce passage est annonciateur de la suite et fin du récit.
[...] L'annonce de la mort prochaine d'Ourika Le dernier élément proleptique de ce passage est l'annonce de la mort prochaine d'Ourika. En effet, le champ lexical de la mort est omniprésent dans tout le passage avec la répétition du verbe « mourir » (lignes le verbe conjugué au futur « mourrai » et l'évocation du « tombeau » (ligne 53). A. Un affaiblissement constant Le lecteur remarque l'affaiblissement constant et même aggravant d'Ourika tout au long du récit. En effet, à la page 20 de la nouvelle, un médecin annonce qu'Ourika n'a rien malgré la faiblesse de celle-ci. [...]
[...] Le lecteur peut ainsi deviner la mort prochaine d'Ourika et connaît d'avance la fin du récit, qui ne peut être que tragique. B. Une tonalité pathétique De plus, Ourika ne cherche toujours pas vraiment à aller mieux : malgré son sentiment de culpabilité et sa recherche d'une force salvatrice, le personnage ne réussit pas à sortir de son accablement et le lecteur perçoit bien chez l'héroïne une volonté ferme de mourir. Ourika le revendique en s'affirmant à elle-même « Je mourrai, ( . [...]
[...] Ourika, même si elle fait le lien entre Charles et sa souffrance, se berce toujours d'illusions et ne prend pas conscience de son amour passionné pour Charles. Ici, le lecteur perçoit donc bien la nature des sentiments de l'héroïne et s'attend à ce que cette passion soit dévoilée par la suite, ce qui sera bien le cas avec l'entretien entre Ourika et la marquise, où l'héroïne prendra pleinement conscience de ses sentiments, puis avec l'aveu d'Ourika à Charles avant son entrée au couvent. [...]
[...] Cette distanciation augmente la tonalité pathétique du texte. En conclusion, cet extrait parvient à divulguer toutes les péripéties de la suite et fin du récit grâce à divers moyens : le vocabulaire utilisé avec des termes relatifs au péché et au divin ainsi que le champ lexical de la solitude et de la mort ; les comparaisons (comparaison de leur amitié à une fleur et de Charles à un ange) qui révèlent la tendresse passionnée d'Ourika envers Charles ; le jugement de la narratrice (Ourika au couvent) envers son comportement passé nous montre le caractère fautif de son attitude (« je n'avais pitié que de moi-même ») et nous informe de la situation (« je ne la cherchais pas, cette force, où elle était »). [...]
[...] Une passion encore inavouée Enfin, la souffrance d'Ourika face à la présence de Charles et Anaïs démontre également une passion inavouée (« Je souffrais toujours davantage quand ils étaient là », ligne 63). La narratrice compare son amitié avec Charles entre passé et présent, qualifiant la relation présente de « fleur artificielle ». Elle ne prend pas conscience qu'il ne s'agit pas d'amitié, mais d'amour. Elle remarque que pourtant Charles n'a pas changé d'attitude, mais que leur relation est devenue « sans vie et sans parfum ». Cette métaphore de la fleur montre ainsi la perte du bonheur qu'éprouvait Ourika avec Charles avant que celui-ci n'épouse Anaïs. [...]
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