René, œuvre clef du Romantisme écrite par René de Chateaubriand, n'est rien moins qu'un roman d'aventures : c'est tout au contraire le récit de « sentiments secrets », le dévoilement d'une âme. Dans l'extrait qui nous intéresse le jeune René, narrateur et héros, est en proie au mal-être qui consumera la jeunesse romantique… Dans une prose poétique et mélodieuse, il décrit les fluctuations de ses états d'âme au sein d'un paysage automnal. Le texte fait ressentir au lecteur une mélancolie subtile, une aspiration vague à un idéal inconnu.
Nous examinerons dans un premier temps la nature romantique, telle que Chateaubriand la dépeint dans ce passage, puis les émotions indicibles exprimées par René, et enfin, dans un dernier temps, nous nous intéresserons aux thèmes de l'errance et de l'envol, qui s'entrecroisent dans ce texte.
[...] Une nature romantique a. Description de la nature et description de soi La nature est, pour les romantiques, un vecteur privilégié d'expression de soi. Dans cet extrait, la nature reflète et exprime les états d'âme de René, le héros-narrateur ; cette analogie est établie de deux façons complémentaires. D'une part, les états d'âme de René sont comparés à un paysage : Les sons que rendent les passions dans le vide d'un cœur solitaire ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le silence d'un désert ; on en jouit, mais on ne peut les peindre. [...]
[...] La vie n'est qu'un voyage ; la mort est un grand départ. Le vague ailleurs auquel René aspire se précise à la fin de l'extrait : cet ailleurs, c'est l'après-vie. Je sentais que je n'étais moi-même qu'un voyageur, mais une voix du ciel semblait me dire : Homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue ; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers des régions inconnues que ton cœur demande. [...]
[...] Levez-vous vite, orages désirés qui devez emporter René dans les espaces d'une autre vie ! Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant plus ni pluie ni frimas, enchanté, tourmenté, et comme possédé par le démon de mon cœur. François René de Chateaubriand, extrait de René (1802) Introduction René, œuvre clef du Romantisme écrite par René de Chateaubriand, n'est rien moins qu'un roman d'aventures : c'est tout au contraire le récit de sentiments secrets le dévoilement d'une âme. [...]
[...] Ainsi, les aspirations imprécises du Romantisme naissant se coagulent en un désir de mort Conclusion Dans ce texte typiquement romantique, Chateaubriand exprime poétiquement le mal-être de sa génération. [...]
[...] Ainsi, René oppose la sensation en tant que telle à son expression : Les sons que rendent les passions dans le vide d'un cœur solitaire ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le silence d'un désert ; on en jouit, mais on ne peut les peindre. Jouir est ainsi opposé à peindre. Les passions ressenties sont intenses, mais inexprimables. René généralise plus loin son expérience : Notre cœur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes Ce n'est pas seulement René, mais le cœur humain en général, qui, incomplet, ne saurait exprimer tout ce qu'il ressent b. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture