L'Odyssée, massacre des prétendants, Homère, vers le VIIIe siècle av. J.-C, catharsis, Ithaque, gloire, autorité, champ lexical, Léiôdès, Phémios, Agélaos, Pénélope, commentaire de texte, Télémaque
Le massacre des prétendants est une scène clé de l'Odyssée, c'est donc un passage crucial et déterminant surtout pour le personnage d'Ulysse. De "outis" à mendiant, Ulysse, par le massacre des prétendants, va recouvrir son identité de roi. Il reprend son titre de noblesse, et d'inférieur aux prétendants il va les surpasser (à la fois en titre et en force stratégique), étant le maître de la maison que ces hommes ont souillée pendant des années. Le simple fait qu'au début de ce chant Ulysse "se dépouille de ses haillons" connote l'idée qu'il est en transition entre une identité et une autre, il quitte celle du mendiant. Il se découvre ainsi aux prétendants, ses futurs ennemis, mais aussi victimes.
[...] Enfin, Ulysse est comparé à un animal puissant, ce qui lui donne des attributs de force supérieure. (v. 401) « Elle trouva Ulysse au milieu des héros tués,/ qui s'éloigne, ayant dévoré un bœuf au pâturage tout son poitrail, ses mâchoires de part et d'autres/ sont couvertes de sang, et sa vision est effrayante ; [ ] ». La comparaison animalisante se fait par l'utilisation du participe passé « dévoré », des substantifs « bœuf », « pâturage » et « mâchoires » qui créent l'image d'un animal chassant sa proie et la mangeant férocement (« couvertes de sang »), une image donc très violente. [...]
[...] Ce sont les mêmes gestes (mêmes verbes utilisés), de sorte qu'Ulysse et Télémaque paraissent en synchronie et aussi efficaces l'un que l'autre. L'on supplie Télémaque à la même façon d'Ulysse, c'est Médon qui se prosterne : (v.365-367) « courut à Télémaque, embrassa ses genoux/ et, en le suppliant, lui dit ces paroles ailées:/ « O ami, me voici : contiens- toi et parle à ton père [ ] ». La supplication est similaire à celles que font les deux suppliants, Léiôdès et Phémios, à Ulysse. La similitude au père est présente, Télémaque est comme le reflet d'Ulysse. [...]
[...] 417-418 : « Mais toi, nomme-moi donc, parmi les femmes du palais/ celles qui me bafouent et celles qui sont innocentes ». Ulysse a donc recouvré son identité, car il l'a revendiqué. De plus, la fin du chant est marquée par la reconnaissance : à 501) « [ ] Un doux désir l'envahissait/ de pleurs et de soupirs : car il les reconnaissait toutes ». Ulysse reconnaît ses servantes, en comparaison au sentiment ressenti lorsqu'il accostait à Ithaque, ne reconnaissant pas son île, maintenant Ulysse qui a reconnu sa demeure, reconnaît ses sujets, il se reconnaît alors comme leur maître. II. [...]
[...] C'est pour se faire bien voir d'Ulysse, mais aussi pour créer, avec son père, un lien basé sur la confiance. L'adverbe « ensemble » et le verbe « échangeaient » au v.160 traduisent le lien qui commence à se faire entre le héros et son fils. Ulysse annonce qu'il fera front avec son fils pendant l'absence de Philétios et Eumée : (v.170 à 172) « L'ingénieux Ulysse alors lui répondit:/ « Mon fils et moi, nous retiendrons les prétendants superbes,/ quel que soit leur élan, à l'intérieur de cette salle ». [...]
[...] L'épithète homérique qui apparaît à plusieurs reprises dans le chant : « Télémaque le réfléchi » participe à une ressemblance entre le jeune homme et Ulysse. La capacité de réflexion était d'abord louée chez Ulysse, maître de la « métis ». La filiation peut donc se voir entre les deux hommes par le biais de cette épithète qui leur donne un point commun. En définitive, le chant XXII débouche sur une entente entre le jeune Télémaque et son père. Télémaque est le seul qui peut impacter sur la colère d'Ulysse. [...]
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