Le caractère fondateur de l'Odyssée

Résumé du document

L'auteur de l'Odyssée ? nous l'appellerons Homère malgré le doute qu'il en fût l'authentique compositeur ? a chanté cette épopée vers l'an 800 avant Jésus-Christ et plusieurs successeurs ont continué après lui. Dans la Grèce archaïque, on n'écrivait pas encore ; la littérature était orale. Des aèdes ? ancêtres des troubadours féodaux ? formaient et apprenaient des poèmes très longs ? souvent mille vers, parfois deux mille ? pour les réciter lors de célébrations religieuses comme les grandes dionysies. Le récital de l'Illiade et de l'Odyssée était l'occasion de sensibiliser un grand nombre d'auditeurs aux règles de la civilisation encore en pleine élaboration à l'époque. L'Odyssée d'Homère revêt, cachée sous sa forme épique, un caractère fondateur pour les cultures d'antan comme pour celles d'aujourd'hui (...)

Extraits

[...] tant chez les dieux au chant V : les dieux avaient pris place à l'assemblé que chez les hommes où l'organisation est moindre. c'est le cas dans les rassemblements des prétendants, en Ithaque, où il est plus question de festin que de discours. Tels des daimon, les Phéaciens reçoivent Ulysse en êtres civilisés. leur place publique, où s'exprime Alcinoos, comme leur salle à manger sont des lieux de réunions intelligentes. Le critère historique est aussi un point clé de l'Odyssée. [...]

[...] Les chefs-d'œuvre homériques sont des exemples exhaustifs de ce progrès. À dire Vrai, l'odyssée fait partie de ces premières créations que l'on peut nommer légitimement œuvres d'art D'abord dans une perspective purement littéraire, Homère expérimente une quantité importante d'approches stylistiques. Il use avec brio des comparaisons, des descriptions merveilleuses et fantastiques - comme les antres de Calypso ou de Circé - des narrations épiques (combat d'Hector et d'Achille au paroxysme de l'Iliade), d'une richesse sémantique impressionnante (champs lexicaux botanique, marin, guerriers, agricole ) malgré la subtile technique des vers formulaires et des procédés temporels de prolepse et d'analepse d'une grande virtuosité. [...]

[...] C'est encore le cas lors de chaque description qu'il entreprend ; il se soucie d'attribuer le bon mot à la bonne chose. L'Odyssée a aussi un rôle de fondation de la mythologie grecque. en moindre conséquence que dans la théogonie d'Hésiode composée à la même époque, les chants homériques tendent à élucider certaines questions philosophiques ou physiques par le merveilleux et à jouer le rôle d'un catalogue des croyances. Comme ce fut souvent le cas dans l'Antiquité, on explique les choses que l'on ne comprend pas par des causes merveilleuses et par des croyances qui comblent l'ignorance. [...]

[...] Des aèdes ancêtres des troubadours féodaux formaient et apprenaient des poèmes très longs souvent mille vers, parfois deux mille pour les réciter lors de célébrations religieuses comme les grandes dionysies. Le récital de l'Illiade et de l'Odyssée était l'occasion de sensibiliser un grand nombre d'auditeurs aux règles de la civilisation encore en pleine élaboration à l'époque. L'Odyssée d'Homère revêt, cachée sous sa forme épique, un caractère fondateur pour les cultures d'antan comme pour celles d'aujourd'hui. La Grèce archaïque aussi nommée Mycénienne représente la première étape de l'évolution de la Grèce antique. Dans l'ordre, la Grèce mycénienne (jusqu'en -400) précède l'âge classique suivi de l'ère macédonienne. En 800 av. J.-C. [...]

[...] Plus largement, Homère fait de son récit un registre des croyances. Les interruptions divines sont toujours suivies d'un éclaircissement sur le dieu en question. En ce sens, Athéna la clairvoyante, Poséidon l'ébranleur de la terre, Zeus le porte-égide et de nombreux autres personnages, divins ou mortels, sont qualifiés par les fameuses épithètes homériques qui permettent à la fois une pause pour la mémoire ainsi que la transmission d'une information, par la symbolique. Dans la même optique, l'auteur relate parfois certains épisodes mythologiques clés comme les amours d'arès et d'aphrodite chantés par démodocos au chant XVIII. [...]