En 1979, le poète et essayiste mexicain Octavio Paz, énonce une théorie sur la littérature moderne, et plus particulièrement sur la littérature dite « politique » : « elle est le contraire d'une littérature au service d'une cause ». Le XXe siècle est marqué par de nombreux bouleversements historiques et sociologiques qui confèrent à la littérature de nouvelles données. Une nouvelle réflexion sur l'écriture ainsi qu'une modification des liens entre l'auteur et le public voient le jour. Peu à peu, chez de nombreux écrivains, la volonté de « montrer » les horreurs émanant de la tyrannie humaine se fait sentir. Cependant, selon Octavio Paz, pour la majorité des auteurs qui pratiquent un art « libre et marginal », il ne s'agirait pas de « manifester » mais de « montrer », en excluant toute « idéologie » (...)
[...] Il faut ainsi distinguer l'intention idéologique de l'auteur et le strict domaine littéraire dans lequel un texte est produit. Au cours des procès d'écrivains, l'interprétation même de l'œuvre est discutée. On peut également remarquer l'effacement de l'auteur comme personne morale derrière ses personnages, qui est ainsi un procédé de distanciation permettant d'induire des idées implicites, comme le fait Nazim Hikmet, en prêtant sa voix à divers personnages de ses textes, comme par exemple Dumelli (page 326), Maitre Galip (page 274) ou encore le Cheik Bédreddine. [...]
[...] Il veut faire valoir les droits d'une communauté antillaise qui ont été bafoués. Pour Anna Akhmatova, il s'agit de montrer la tyrannie, aussi bien physique que morale, exercée sur des peuples arbitrairement et sans prise en compte des conséquences de telles horreurs. Elle refuse le fatalisme de la guerre, ce qui apparait notamment grâce à la multiplication des négations dans ses poèmes. Ce qu'elle souhaite, c'est que l'on n'oublie jamais que de telles atrocités ont eu lieu : Ne rien oublier ! [...]
[...] Chez nos trois auteurs, il s'agit de faire intervenir la fonction référentielle du langage : le langage décrit le monde. Par exemple, le poème Requiem d'Anna Akhmatova est centré sur un évènement, l'arrestation de son fils, dans un contexte particulier de la guerre. Chez Nazim Hikmet, la poésie s'effectue par le biais d'une description des réalités, il établit un ancrage dans un lieu, ce qui donne à ses pages l'apparence d'une sorte de fresque. Aimé Césaire, lui, ne se contente pas de décrire les hommes et le monde, mais il le fait avec une distanciation qui lui permet de mieux cerner les évènements, et ainsi se permettre de détourner les codes attendus, ce qui donne à son texte l'apparence d'un anti-chant où les valeurs héroïques sont inversées. [...]
[...] A l'époque (fin XVIIIe siècle-début XIXe siècle), la notion d'art se confondait avec la notion du beau. Théophile Gautier manifesta, dans la préface de Mademoiselle de Maupin, sa théorie de l'art pour l'art Pour les parnassiens, le mouvement poétique du Parnasse ayant pour but de valoriser l'art poétique par la retenue et l'impersonnalité et le rejet de l'engagement social et politique de l'artiste, l'art est utile parce qu'il est art ; rien n'importe si ce n'est l'art. C'est donc ainsi qu'ils refusent de s'engager dans des causes sociales ou dans des causes politiques qu'ils pourraient laisser transparaitre dans leurs écrits. [...]
[...] Par sa présence dans l'œuvre, Césaire s'implique, engage sa responsabilité. L'emploi du pronom de la première personne, les termes mêmes ne laissent planer aucune ambiguïté : "Accommodez-vous de moi. Je ne m'accommode pas de vous ! (page "je ne me dérobe point" (page "J'accepte . j'accepte . entièrement, sans réserve . " (page "Le maître des danses ? C'est moi (page 63). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture