Les objets et leurs implications

Résumé du document

D'après le sujet : « Les choses tiennent une certaine place dans le roman réaliste du XIXe siècle. En vous appuyant sur des œuvres que vous connaissez, vous exposerez la fonction des objets dans ce type de roman et vous chercherez à l'opposer à d'autres approches littéraires du monde des choses. »

Le roman réaliste se fait fort, comme son nom nous l'indique, d'entretenir un rapport particulier avec la réalité. Dès lors, en tentant d'examiner la place offerte aux choses au sein de cette écriture, il nous faudrait garder à l'esprit que le refus d'adopter systématiquement certaines thématiques ne fait pas des auteurs réalistes de simples miroirs objectifs de la réalité, à la manière de reporters ou de photographes. Pour mieux comprendre, précisément, de quelle manière une écriture qui prétend se rapprocher de la réalité ne s'en trouve pas limitée à un aspect descriptif superficiel, l'examen de la place tenue par les choses –plus exactement les objets – offre au lecteur attentif une ébauche de réponse.
C'est dans cette optique que nous nous attacherons à définir les rôles joués par l'objet et que nous tenterons de comprendre dans quelle mesure ceux-ci permettent à l'écrivain d'émailler son propos en lui offrant un véritable outil sémiologique supplémentaire.

Extraits

[...] Le premier est celui du narrateur et de l'auteur tout en même temps, il décrit la situation de départ et nous rapporte les personnages. Le second tient à l'intronisation de l'un de ces personnages comme narrateur secondaire et il s'agit du récit enchâssé à l'intérieur du premier et narré par mademoiselle de Percy. La lecture du Chevalier ne peut manquer de nous faire sentir, au moins confusément, un lien étroit entre objets et personnages. C'est en effet dès les premières phrases un objet, une chose, qui entre véritablement en scène : Le bruit de deux sabots traînants, que la terreur ou le mauvais temps semblaient hâter dans leur marche mal assurée troublait seul le silence de la place des capucins On voit ici que le premier personnages dont il est question ne nous est pas encore présenté comme tel. [...]

[...] Et c'est bien du fond du mantelet que la voix nous parvient. Le personnage y est dissimulé. Cette particularité induit une nouvelle fois un certain mystère. Suit une description du mantelet lui-même ; nous apprenons qu'il était d'un violet sombre, l'épaule en était ronde, et les gouttes d'eau tremblaient bien à la lumière de la lampe sur cette rondeur soyeuse. On eut dit une grosse touffe de scabieuse où fussent tombés les pleurs du soir. Ce qui est frappant au vu de cette description, c'est l'analogie qui nous sera donné de constater entre ce qui en émane et le personnage vêtu lui-même. [...]

[...] Les objets et leurs implications D'après le sujet : Les choses tiennent une certaine place dans le roman réaliste du XIXe siècle. En vous appuyant sur des œuvres que vous connaissez, vous exposerez la fonction des objets dans ce type de roman et vous chercherez à l'opposer à d'autres approches littéraires du monde des choses. Le roman réaliste se fait fort, comme son nom nous l'indique, d'entretenir un rapport particulier avec la réalité. Dès lors, en tentant d'examiner la place offerte aux choses au sein de cette écriture, il nous faudrait garder à l'esprit que le refus d'adopter systématiquement certaines thématiques ne fait pas des auteurs réalistes de simples miroirs objectifs de la réalité, à la manière de reporters ou de photographes. [...]

[...] cit, p Ibid. p Jean-Paul Sartre, Huis clos, Gallimard p. 93. [...]

[...] Comment, dès lors, affirmer à ce pur objet une telle présence, si proche en fait d'une personnalité ? C'est que, justement, ce bronze est un appel à l'absurde. On ne peut ni le déplacer, ni lui nuire. Il est proche d'un fait absolu, d'un rire infernal : Eh bien, dit Garcin, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. La vision du bronze semble être pour Garcin comme une incarnation infernale. C'est en le contemplant qu'il prononcera le fameux l'enfer, c'est les autres. [...]