Lorsque quelqu'un commet un crime et qu'il est jugé, il est parfois bénéficiaire d'une peine allégée en raison de "circonstances atténuantes", c'est-à-dire qu'il n'a pas eu pour but de faire le mal, mais l'a fait par inadvertance, ou dans un autre but. On peut alors se demander si l'on souhaite réellement faire le mal, si cela est possible à l'Homme. Socrate affirmait à ce propos que "Nul n'est méchant volontairement". On peut toutefois s'interroger sur cette citation si l'on considère les nombreuses ignominies commises durant l'Histoire, au moment du Nazisme par exemple. Mais alors, quand on fait le mal, est-ce nécessairement dans la volonté de faire le bien ? Nous verrons tout d'abord qu'il est possible de penser que non, il est probable que l'Homme commette parfois des actes mauvais dans un but non altruiste. Ensuite, nous verrons qu'il n'est cependant pas déraisonnable de penser que bien que l'on soit contraint à commettre de mauvaises actions, on les commette dans un but altruiste, ou du moins dans un but qui parait bon aux vues de la société dans laquelle on évolue. Enfin, nous verrons qu'il se pourrait que le mal soit quelque chose de relatif, qui dépende de chacun.
Il est possible de penser que l'Homme souhaite faire du mal, sans aucune volonté de faire le bien. C'est ainsi le cas des personnes sadiques, qui prennent plaisir à voir souffrir les autres. Dans son roman Les Bienveillantes, Jonathan Littell décrit à un moment le portrait de Blobel, se réjouissant du fait qu'Hitler ait ordonné de tuer aussi les femmes et les enfants juifs. Ce personnage, décrit comme "ayant les yeux injectés de sang", peut paraître pour le lecteur comme le mal incarné, et l'on aura des difficultés à chercher quel bien pourrait se cacher derrière les volontés de ce personnage. (...)
[...] C'est ainsi ce que fait l'un des personnages que rencontre Zadig dans l'œuvre de Voltaire, et qui est nommé l'Hermite dans ce texte. Celui-ci va pousser un jeune homme à l'eau et ainsi provoquer sa noyade, à la stupéfaction de Zadig, qui apprendra plus tard qu'en fait ce jeune homme noyé était sur le point de perpétrer plusieurs meurtres. Le mal est donc parfois une chose nécessaire pour parvenir à un bien. D'ailleurs, dans La Profession de Foi du Vicaire Savoyard, Rousseau nous explique le point de vue du vicaire sur l'existence du mal. [...]
[...] Là encore, d'une certaine façon, le mal est là pour permettre au bien d'exister. Toutefois, il se peut que dans certaines conditions ce qui est bien pour quelqu'un, provoque le mal sur quelqu'un d'autre. C'est un peu l'idée véhiculée par l'expression "Le bonheur des uns fait le malheur des autres". Ainsi, le vicaire Savoyard est-il contraint par des pulsions naturelles de ne pas respecter le vœu de chasteté. Pour préserver le mariage et ainsi faire ce qui lui semblait bien, il va avoir des relations avec une femme non mariée. [...]
[...] L'Homme peut donc parfois commettre de mauvaises actions sans avoir de bonnes intentions, dans le cas où il parait naturellement méchant, dans le cas où il recherche une certaine reconnaissance, où simplement en plaçant une mauvaise action en but d'une chaîne téléologique alors qu'elle n'était qu'un moyen nécessaire à l'accomplissement d'une bonne action. Toutefois, il n'est pas déraisonnable de penser que l'on souhaite surtout commettre de bonnes actions lorsque l'on en commet de mauvaises. C'est ainsi le cas lorsque l'on est influencé par la société, par l'amour, ou par une volonté d'avoir un monde meilleur. [...]
[...] Il est possible de penser que l'Homme souhaite faire du mal, sans aucune volonté de faire le bien. C'est ainsi le cas des personnes sadiques, qui prennent plaisir à voir souffrir les autres. Dans son roman Les Bienveillantes, Jonathan Littell décrit à un moment le portrait de Blobel, se réjouissant du fait qu'Hitler ait ordonné de tuer aussi les femmes et les enfants juifs. Ce personnage, décrit comme "ayant les yeux injectés de sang", peut paraître pour le lecteur comme le mal incarné, et l'on aura des difficultés à chercher quel bien pourrait se cacher derrière les volontés de ce personnage. [...]
[...] D'autres buts peuvent alors motiver des personnes à faire le mal, sans pour autant qu'elles ne veuillent le bien. Une volonté de gloire peut être à l'origine d'actes abominables. Dans notre société, les bourreaux sont ainsi souvent plus connus que leurs victimes (Francis Heaulme, Emile Louis, ou moins récemment Jack l'Eventreur sont ainsi tristement plus célèbres que ceux qui sont passés entre leurs mains ) C'est ainsi que Macbeth va vouloir s'emparer du trône d'Ecosse, en commettant de multiples assassinats, dont celui du roi Duncan dont il avait la confiance absolue. [...]
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