Les nouvelles récréations et joyeux devis, nouvelle 70, Bonaventure des Périers, patois, poitevins, effet comique, Poitou, vieux français
Les Nouvelles récréations et joyeux devis de Bonaventure des Périers est un ouvrage emblématique de la littérature facétieuse du XVIe siècle, écrit dans la droite lignée du Pogge et de son Courtisan. Un dispositif séquentiel au cœur de ce recueil s'établit notamment autour des péripéties concernant des habitants du Poitou, qu'on a coutume d'appeler ainsi : Les nouvelles Poitevines. C'est tout particulièrement la nouvelle 70, intitulé "Du Poytevin, & du sergent qui mit sa charette & ses beufz en la main du Roy" que nous étudierons ici.
[...] Nouvelle 70 - Bonaventure des Périers (1561) - L'utilisation du patois, pourquoi ? Les Nouvelles récréations et joyeux devis de Bonaventure des Périers est un ouvrage emblématique de la littérature facétieuse du XVIe siècle, écrit dans la droite lignée du Pogge et de son Courtisan. Un dispositif séquentiel au cœur de ce recueil s'établit notamment autour des péripéties concernant des habitants du Poitou, qu'on a coutume d'appeler ainsi « Les nouvelles Poitevines ». C'est tout particulièrement la nouvelle 70, intitulé « Du Poytevin, & du sergent qui mit sa charette & ses beufz en la main du Roy » que nous étudierons ici. [...]
[...] L'intégration du texte dans le dispositif séquentiel et la réflexion de l'auteur sur le patois L'auteur intègre sa nouvelle dans le dispositif séquentiel des nouvelles du Poitou dès le début du texte, on relève la première phrase « JE ne m'amuseray icy à vous faire les autres comptes des Poytevins ». On note aussi le caractère « fort plaisantz » qu'il associe à ces « comptes des Poytevins ». Ce caractère plaisant c'est finalement l'essence même des nouvelles de Bonaventure des Périers, c'est ce joyeux mélange d'ironie et de burlesque, cette exhortation à se réjouir qu'il nous propose dès la « Première nouvelle en forme de préambule ». Cette importance du patois local, celui du Poitou, est très largement soulignée par l'auteur. [...]
[...] On relève cette phrase : « Mais il faudroit savoir le courtisan du païs pour les faire trouver telz ». Ici Bonaventure évoque évidemment le comique qui s'établira ici par les jeux sur les mots, sur un patois villageois qui renforce la dimension facétieuse. Enfin on note la décision du narrateur de nous raconter encore quelques histoires de ces Poitevins qui renforce un certain effet comique par le côté un peu « cabotin » du narrateur. II. La péripétie vécue par le paysan du Poitou Le texte entre alors dans sa partie narrative avec une formule quelque peu traditionnelle « Il y avoit un Poytevin ». [...]
[...] On retrouve finalement le caractère cabotin du narrateur auteur, avec cette phrase « Mais pourquoy ne vous en compteray je bien encor un ? », malgré l'avertissement du début, le narrateur souhaite nous raconter une autre histoire du Poitou. Cela achève d'inscrire cette nouvelle 70 dans un dispositif séquentiel autour des histoires poitevines. Conclusion Ainsi nous avons pu constater que le patois est dans cette nouvelle un évident moyen de renforcer la dimension comique, il passe notamment par le discours direct qu'emploie Bonaventure des Périers, mais aussi par ses réflexions sur ce langage. [...]
[...] L'ignorance du paysan et sa surprise quand il découvre que la main du roi n'est pas immense, et son incompréhension face au fait qu'on ait remis en sa main sa charrette et ses bœufs sont l'élément majeur du comique ici. Un comique de situation, ridicule, lié à la condition paysanne en définitive. C'est donc cet ensemble de bonnes histoires, entre discours directs, et réflexions mordantes du narrateur, qui, bien ficelé, nous mène vers le rire. Le rire joyeux et facétieux, cher à Bonaventure des Périers. [...]
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