C'est au milieu du 19ème siècle que les premières nouvelles policières apparaissent, grâce à l'auteur américain Edgar Poe (« Double Assassinat dans la rue Morgue » ). Dès lors ces textes brefs remportent un grand succès auprès des lecteurs, et aussi des éditeurs qui trouvent une facilité à les publier en grand nombre, contrairement au roman, bien plus long et plus coûteux. Les nouvelles policières profitent également de l'essor des journaux, et paraissent quotidiennement, ce qui a permit au public de connaître par exemple Sherlock Holmes. Les lecteurs ont été captivés par cette nouvelle forme de récit. Mais cette courte longueur du texte implique une organisation différente pour raconter une histoire.
[...] Ce sont dans de nombreux cas des personnages adultes, riches, qui se sont fait dérober un objet de valeur, comme la chevalière, dans la nouvelle du même nom, que le héros tente de retrouver en vain, avant de la découvrir dans le ventre d'un canard qu'il farcit. Parfois, il s'avère que la victime est aussi le coupable. La simplicité de l'énigme engendre une brièveté de l'enquête. Lorsqu'il y a un détective, celui-ci se contente souvent d'écouter les faits, sans avoir à enquêter sur les lieux du délit. Il trouve la solution sans avoir à prélever d'indices ou écouter des témoignages. [...]
[...] En lisant on peut élaborer notre propre version des choses, mais des détails nous ont échappé. Et dans une nouvelle vraiment très courte, comme Quand Angèle fut seule ce n'est qu'au dernier paragraphe que l'on peut assurer que c'est Angèle qui a empoisonné son mari, alors qu'elle était d'abord posée en victime. Pour captiver le lecteur, l'auteur utilise tout son talent de manipulateur pour le diriger vers de fausses pistes et mieux le surprendre lors du dénouement. La longueur d'une nouvelle peut être le premier élément qui va séduire un lecteur. [...]
[...] Grâce à un texte court, plus facile à lire qu'un roman, à un lieu unique et une durée limitée, l'attention du lecteur est en permanence maintenue en éveil. Outre une unité de lieu et de temps, une nouvelle policière ne présente souvent qu'un nombre limité de personnages. II - Des personnages spécifiques. Dans les nouvelles le nombre de personnages est assez réduit, et le travail de présentation est simplifié. C'est une nouvelle différence avec le roman. Les péripéties d'un roman donnent aux personnages une épaisseur qu'ils n'ont pas dans la nouvelle. [...]
[...] Il pourra la lire rapidement, sans interruption, il sera alors plus concentré, et fera grandir en lui une forte attente au fil de la lecture. L'unité de lieu et de temps donne de l'intensité à la scène racontée. La nouvelle doit également présenter des personnages peu ennuyeux, aimables ou effrayants, englobant toutes les catégories sociales - le lecteur a des chances de pouvoir s'identifier à l'un d'eux - de la femme de chambre, à la riche duchesse, en passant parfois par des détectives aussi bien loufoques que sérieux, amateurs ou expérimentés. [...]
[...] Cependant ces caractéristiques des personnages peuvent servir à manipuler le lecteur, dont les soupçons se focalisent sur l'un plutôt qu'un autre. III - L'art du suspense de l'auteur. Quand il s'agit de tenir le lecteur en haleine, c'est l'auteur qui est à l'origine de cet intérêt pour la résolution de l‘énigme. Alors que les romans peuvent multiplier diaboliquement les fausses pistes pour égarer le lecteur, la nouvelle en présente souvent une seule, ainsi qu'un suspect idéal. Dans vol de bijoux à l'hôtel Métropole Mlle Célestine, la bonne très proche de la victime, tient ce rôle de coupable présumé. [...]
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