Les années 50 marquent un tournant dans l'histoire du théâtre. Sans doute marqués par les horreurs vécues pendant la seconde guerre mondiale, les auteurs éprouvent le besoin d'inventer une nouvelle forme de théâtre, loin des tragédies grecques ou du vaudeville plus contemporain. Un théâtre où le dramaturge se ferait également philosophe, et interrogerait le spectateur sur le sens de la vie tout en bouleversant les codes classiques utilisés jusque-là (présentation du décor et des personnages – intrigue à résoudre – dénouement).
[...] Le nouveau théâtre, vu par Geneviève Serreau. Les années 50 marquent un tournant dans l'histoire du théâtre. Sans doute marqués par les horreurs vécues pendant la seconde guerre mondiale, les auteurs éprouvent le besoin d'inventer une nouvelle forme de théâtre, loin des tragédies grecques ou du vaudeville plus contemporain. Un théâtre où le dramaturge se ferait également philosophe, et interrogerait le spectateur sur le sens de la vie tout en bouleversant les codes classiques utilisés jusque-là (présentation du décor et des personnages – intrigue à résoudre – dénouement). [...]
[...] » Les personnages enchaînent ainsi les répliques déconcertantes et les bons mots dans le seul but de perdre chaque seconde un peu plus le lecteur/spectateur : « Estragon : Qu'est-ce que c'est ? Vladimir : On dirait un saule. Estragon : Où sont les feuilles ? Vladimir : Il doit être mort. Estragon : Finis les pleurs. » II – Le temps aboli. Les personnages de la pièce sont donc, au travers de leur absurdité, « générateurs de comique », et l'enchaînement constant de situations absurdes crée une sorte de dilatation du temps. [...]
[...] La pièce ne fait que tourner en rond, ce qui permet rapidement au spectateur de comprendre que Godot n'existe pas, puisque de toute façon, rien n'existe, à part la mort et le Néant. * Il ressort de cette analyse que le nouveau théâtre a ce pouvoir jubilatoire de faire prendre conscience au spectateur que pour transcender la mort, il faut conférer à la vie un pouvoir encore plus absurde que celui de la mort. Assister à la représentation En Attendant Godot, c'est un peu comme contempler le Carré blanc sur fond blanc de Malévitch : on est happé par le vide, un vide savamment mis en lumière par des nuances de blanc. [...]
[...] Ils dialoguent et agissent sans qu'aucun de leurs gestes, aucune de leurs paroles, n'aient de lien construit ou de logique. Ils illustrent ainsi le caractère grotesque de l'existence, grotesque qui va d'ailleurs s'accentuer lorsque l'on apprend qu'ils attendent en fait Godot, qui n'arrive pas. Qui n'arrivera jamais. La pièce prend ainsi l'aspect d'une vaste farce, la farce de la vie, comme le résume cet échange à la fois absurde et drôle : « Vladimir : On n'y peut rien. Estragon : On a beau se démener. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture