Le mouvement que l'on appelle Nouveau roman a commencé à apparaître au début des années 1950 dans une réflexion critique sur le genre romanesque. L'objectif nouveau est notamment de se placer contre la littérature engagée, le seul engagement possible de l'auteur devant être la littérature elle même.
Alain Robbe-Grillet est un des représentants de ce nouveau mouvement littéraire. On pourrait évoquer son propos : « Avant l'œuvre, il n'y a rien, pas de certitude, pas de thèse, pas de message. Croire que le romancier a « quelque chose à dire » et qu'il cherche ensuite comment le dire, représente le plus grand des contresens. Car c'est précisément ce « comment », cette manière de dire, qui constitue son projet d'écrivain, projet obscur entre tous, et qui sera plus tard le contenu douteux de son livre ».
A travers ce propos, l'auteur nous livre une conception assez catégorique de l'écriture d'un roman : lorsque le romancier s'attelle à la création d'une œuvre, il n'en connaît pas le sujet puisque celui-ci n'est plus ce qui prime dans le roman ! De plus, l'interrogation sur la manière de dire ne préexiste pas à la rédaction.
Nous pouvons donc nous demander en quoi cette citation est-elle une rupture radicale avec ce qui a précédé au Nouveau roman.
En premier lieu, nous parlerons du mode de fonctionnement du roman jusqu'au 20ème siècle. Puis, nous analyserons dans une seconde partie ce nouveau courant littéraire qu'est le Nouveau-roman. Enfin, nous terminerons par voir à quoi est due cette volonté de rupture, et quelles sont ses limites.
[...] Nathalie Sarraute participe elle aussi au Nouveau roman, car elle en a expérimenté les recherches. Pour elle, le dialogue prime, devenant ainsi un code pour l'imagination. Dans Portrait d'un inconnu, les personnages désignés par des pronoms personnels sont réduits à des formes lisses et arrondies à des contours Leur vérité n'est pas dans la peinture qu'en fait l'auteur, mais dans ce qu'elle suggère et que le lecteur doit reconstituer. Et dans Les fruits d'or, l'auteur s'observe en train d'écrire : elle se détourne des apparences pour s'intéresser à ce qu'il y a en profondeur. [...]
[...] Puis, nous analyserons dans une seconde partie ce nouveau courant littéraire qu'est le Nouveau roman. Enfin, nous terminerons par voir à quoi est due cette volonté de rupture, et quelles sont ses limites. I La fonction du roman avant le 20e siècle Le roman en général Le roman était jusque-là considéré comme un récit imaginaire dont l'intrigue pouvait présenter une certaine vraisemblance. Il faisait évoluer des personnages en illustrant souvent les mœurs d'une époque. En général, on peut dire que ce genre présentait une certaine volonté didactique. [...]
[...] Mais comment peut s'expliquer cette volonté de rupture avec le genre romanesque ? III Pourquoi cette volonté de rupture ? Pourquoi Les nouveaux romanciers se placent dans un contexte d'opposition avec la littérature engagée : ils considèrent en effet que, pour un écrivain, le seul engagement possible est la littérature elle-même. Ils opèrent une réelle distinction entre un écrivain et un écrivain, le second étant apparenté par exemple au journalisme (c'est à dire qu'il y a une thèse, un message à faire passer). [...]
[...] Alain Robbe-Grillet est un des représentants de ce nouveau mouvement littéraire. On pourrait évoquer son propos : Avant l'œuvre, il n'y a rien, pas de certitude, pas de thèse, pas de message. Croire que le romancier a quelque chose à dire et qu'il cherche ensuite comment le dire, représente le plus grand des contresens. Car c'est précisément ce comment cette manière de dire, qui constitue son projet d'écrivain, projet obscur entre tous, et qui sera plus tard le contenu douteux de son livre A travers ce propos, l'auteur nous livre une conception assez catégorique de l'écriture d'un roman : lorsque le romancier s'attelle à la création d'une œuvre, il n'en connaît pas le sujet puisque celui-ci n'est plus ce qui prime dans le roman ! [...]
[...] Cette impasse, sans doute due au refus des catégories considérées jusque-là comme constitutives du genre romanesque, prouve donc en quelque sorte que le roman perdrait son nom à être totalement déconstruit. Nous pouvons donc conclure en disant que, malgré les critiques, le Nouveau roman a pu être très enrichissant pour l'histoire littéraire. Il a montré que le genre romanesque ne peut être totalement déconstruit, auquel cas il n'est plus possible de parler de roman. Les nouveaux romanciers ont donc montré les limites de l'évolution du genre : même si celui-ci tend à être modifié, il est nécessaire que ce qui le constitue en tant que tel soit conservé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture