Dissertation sur le sujet suivant : Les notions de guerre et de paix dans la Guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux
[...] De ce fait, il apparaît à la fin de la pièce que la guerre contamine une grande majorité des personnages et constitue à ce titre une régression du langage, qui devient un symbole du destin à l'oeuvre ici, comme le suggère son étymologie. Mais ce fatum est chez Giraudoux le fait des hommes et non des dieux, qui ne décident ici de rien : guerre et paix dans La guerre de Troie n'aura pas lieu s'affrontent donc pour rappeler aux hommes leur responsabilité : ce sont leurs mots qui font advenir la guerre ou la paix. [...]
[...] Comment la parole théâtrale permet-elle leur mise en scène et leur représentation ? Compte tenu de la construction de la pièce autour d'une montée progressive en tension aboutissant à la catastrophe finale au sens théâtral , nous nous attacherons ici à voir dans quelle mesure la guerre et la paix constituent des figures du fatum tragique, dont l'étymologie for signifie précisément « parler ». Autrement dit, en quoi la guerre et la paix sont-elles d'abord littéralement « ce qui a été dit » ? [...]
[...] Dans cette perspective, nous verrons dans un premier temps que la guerre en tant que thématique de la pièce contamine et modifie le langage des personnages. Dans un deuxième temps, nous analyserons plus spécifiquement la manière dont les notions de guerre et de paix interagissent : le thème de la paix semble en effet devenir synonyme de réapparition du sens de la parole et du dialogue. Enfin, nous nous interrogerons afin de voir en quoi cet affrontement du langage fonctionne comme une actualisation du fatum propre à la tragédie. [...]
[...] ) c'est tantôt de faire l'amour, tantôt de ne pas le faire ». Autrement dit, les effets de la guerre se manifestent par l'absence de logique dans le propos des personnages : les mots mêmes des dieux sont des caricatures de prophétie et de sagesse. Transition : La pièce donne donc à voir de multiples occurrences de tentatives de définition de la guerre, et ces tentatives se font sur le mode de l'interrogation, qui scande la parole des personnages (Hélène demandant à Polyxène « sais-tu ce qu'est la guerre ? [...]
[...] La guerre abolit le sens des mots De ce point de vue, la contamination de la guerre au langage s'exprime également par l'abolition du sens des mots. Ainsi, le volte-face d'Andromaque de l'acte I est à la fois symptomatique et prophétique. En effet, sa première réplique qui donne son titre à la pièce et semble placer le personnage du côté des optimistes se transforme dès la scène 3 en une affirmation contradictoire concernant les portes de la ville qui symbolisent la guerre et la paix : « Ferme-les. [...]
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