Boris Vian a décrit avec humour le show médiatique et l'adulation ambiante avant que débute la conférence orchestrée par Sartre, le 29 octobre 1945, je cite : « Dès le début de la rue, la foule se bousculait pour accéder à la salle où Jean-Sol Patre donnait sa conférence. Les gens utilisaient des ruses les plus variées pour déjouer la surveillance du cordon sanitaire chargé d'examiner la validité des cartes d'invitation, car on en avait mis en circulation des fausses par dizaine de milliers ».
Lors de cette conférence, le philosophe défend sa doctrine, l'existentialisme, contre les critiques des chrétiens et des communistes, il y présente alors les trois notions fondamentales de celle-ci. Nous allons tenter d'expliquer comment les notions « d'angoisse », de « délaissement », et de « désespoir » sont présentées et articulées avec l'action.
[...] Cet exemple prouve que l'homme est délaissé dans le sens où aucune force ne régit ces choix, et que c'est à travers ces choix qu'un homme se crée. À leur naissance, tous les hommes sont identiques, mais en évoluant dans la vie, ils se différencient. Ce qui revient à ce que disait Sartre : Je parie sur l'homme, pas sur Dieu D'après Satre, l'homme ne peut compter que sur lui même. On peut donc se poser la question suivante : que peut espérer l'homme ? [...]
[...] On lui reproche de vouloir dissoudre la présence d'un Dieu quelconque, de refuser l'existence d'une nature humaine et d'une morale prédéfinie. Sartre ne va pas à l'encontre de ces remarques, au contraire, il les affirme. Il estime d'ailleurs que ce sont ces points qui font en sorte que son existentialisme est d'autant plus optimiste. En effet, la suppression de tous ces concepts (Dieu, une morale et une nature humaine prédéfinie) ouvre des portes à l'homme. Étant donné que rien n'est défini pour l'homme, l'homme est libre de se construire. [...]
[...] Conclusion : Il a donc été établi que Sartre exposait les trois concepts de sa philosophie, l'angoisse, le délaissement et le désespoir, dans cette conférence pour défendre sa philosophie humaniste en prônant la liberté humaine et l'action. Pour conclure, cela a permis à Sartre de se défendre devant la France entière et de répondre aux nombreuses critiques. Sartre, lui qui ne prenait pas position politiquement, commence à s'engager après la guerre. Il s'inscrit dans divers partis politiques et change d'avis souvent, il n'a plus peur de défendre ses idées au nom de l'humanisme. [...]
[...] Selon le dictionnaire français, l'angoisse représente un malaise provoqué par un sentiment de danger qui peut prendre la forme de la crainte, de l'inquiétude, voir de la panique. La notion d'angoisse est différente dans la philosophie de Sartre, elle ne va pas dans le sens de l'inaction, car elle fait ou doit faire réfléchir. L'angoisse est aussi différente de la peur, qui paralyse et qui est le vertige de l'homme d'action devant l'infinité des possibles qui se trouvent en face de lui, à la p37, Sartre dit : Elle n'est pas un rideau qui nous sépare de l'action, mais elle fait partie de l'action même L'angoisse est simple, elle n'empêche pas d'agir, au contraire, c'est la condition même de son action (p33-37 Gallimard). [...]
[...] L'existentialisme déclare que l'homme est angoisse, car il décide de ses actes, il réfléchit aux conséquences et cela influence les autres hommes. L'homme est donc responsable face à l'humanité, il est engagé et c'est pour cela que l'angoisse se caractérise comme la structure du Pour-soi, c'est-à-dire la partie de l'homme libre et responsable. Si l'homme n'assume ses actes et sa responsabilité, il tombe alors dans la mauvaise foi. Celle-ci à la même structure que le mensonge, mais comme le dit Sartre dans L'Être et le Néant., je cite : ce qui change tout [sous-entendu : par rapport au mensonge], c'est que dans la mauvaise foi, c'est à moi-même que je masque la vérité. [...]
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