Des auteurs : pourquoi, pour qui ?
Cette notion d'auteur semble être une évidence lorsque l'on parle de littérature, mais cela n'a pas toujours été le cas comme nous le verrons. C'est par cette notion que le lecteur est amené à appréhender le fait littéraire. Les manuels, les bibliographies, les librairies, l'enseignement… fonctionnent selon une logique de classement par auteur. Celle-ci présuppose que tous les ouvrages d'un écrivain possèdent une propriété commune qui permet de les rassembler – par-delà leur statut générique : roman, nouvelle, etc. – sous le nom d'auteur.
Cette conception de la littérature s'appuie sur une forme de critique littéraire selon laquelle le seul mode d'appréhension légitime des textes est basé sur l'auteur. Même si, en principe, pour émettre un jugement sur un livre notre examen critique doit se baser sur l'œuvre en elle-même et non en référence à son auteur, il semble que l'on cherche en dehors du texte des critères de jugement tels que la réputation de l'auteur.
[...] (2004) Biographie de la faim, Paris, Albin Michel. Pour plus d'information cf. Ecrivain d'O : http://www.arte.tv/fr/1292906,CmC=1292908.html Définitions dans le Dictionnaire du Littéraire, XXX [7]Dantinne A. (2004), Hygiène de l'intestin, Bruxelles, Labor. [8]Van Hees M (aout 2008). Les fabuleuses pressions d'Amélie Nothomb dans Solidaire, le 27 août 2008. [...]
[...] Le nom de l'auteur est un élément important dans l'évaluation esthétique des œuvres littéraires. La pratique du pseudo est étroitement liée au degré de reconnaissance accordé au statut de l'écrivain et révèle, bien souvent, une tension entre pratiques littéraires et statuts sociaux. Le roman de Pauline Réage (pseudo), Histoire d'O a fait scandale à son époque. En effet, l'auteur était Dominique Aury, ancienne secrétaire de la Nouvelle Revue Française, qui a côtoyé les plus grands auteurs du début du 20e siècle comme Borges. [...]
[...] Parmi elles, citons le surréalisme. Lorsque Breton découvre Freud, il essaiera d'appliquer les découvertes de la psychanalyse au champ de la littérature et tentera de démontrer que la littérature est un phénomène culturel et social quoi agit comme une censure sur la parole originelle. Les surréalistes chercheront à dépasser la notion d'auteur, cette instance psychologique et sociale qui fonctionne comme une instance de censure. On peut également citer les oulipiens pour qui la littérature est conçue comme un objet aléatoire (potentiel) où la marque de l'auteur s'efface devant le jeu formel. [...]
[...] En réalité beaucoup de poètes antiques ne sont que des poètes génériques dont l'œuvre hétérogène est le fait d'un ensemble de poètes anonymes regroupés sous un seul nom par la tradition. Le nom d'auteur apparait comme la signature d'un collectif, une étiquette qui assure la cohérence d'un corpus de textes. Les textes littéraires médiévaux se passent également d'auteur. Le texte n'est pas revendiqué comme une propriété personnelle par un auteur, mais s'inscrit volontairement dans une tradition dont l'auteur, souvent anonyme, se veut le simple continuateur. Par ailleurs, très souvent, celui qui récite le texte se l'approprie. [...]
[...] A l'époque moderne où l'œuvre imprimée exige la signature d'u auteur, l'anonymat existe toujours, mais pour plusieurs raisons : au 17e siècle, la profession d'auteur ne jouit pas d'une grande notoriété qu'elle acquerra au 18e siècle. Ainsi un auteur noble préférera garder l'anonymat pour ne pas déchoir son rang. Par ailleurs, en matière de publication, les nobles sont tenus à un droit de réserve : la signature d'auteur est assimilée à une faute de goût, frisant la vanité. Notons aussi que la censure très présente au niveau politique et religieux incitera bon nombre d'auteurs à ne pas signer leurs œuvres pour éviter toutes poursuites. Autour du nom d'auteur 1. [...]
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