Alors que d'étranges évènements et plusieurs crimes ont déjà eu lieu à l'abbaye, le cardinal du Poggetto, l'inquisiteur Bernard Gui et d'autres hommes d'Avignon arrivent le quatrième jour (soit au milieu du roman) au nom du Pape Jean XXII. Bernard Gui est chargé de trouver le criminel qui a assassiné les moines si mystérieusement. Plus précisément, son rôle d'inquisiteur est de déterminer ce qui est conforme aux dogmes religieux et ce qui ne l'est pas. Le passage étudié relate l'arrivée de ces hommes à l'abbaye. Adso, le narrateur, décrit la scène, tout en s'attardant sur le personnage de Bernard Gui, dont il dresse le portrait. Il faut savoir que Bernard Gui a réellement existé, et ce parallélisme établi avec l'Histoire rappelle la valeur historique qu'Umberto Eco a voulu donner à son roman. Adso donne ici ses impressions sur Bernard Gui et tente d'en définir le caractère d'après son comportement lors du rapide dialogue qui s'établit.
[...] Ainsi, ce portrait de Bernard Gui est bien plus que la présentation d'un nouveau personnage. Ces deux pages nous présentent Bernard Gui comme un personnage type de roman policier, nous laissant deviner sa façon d'enquêter, et nous donnent une introduction à l'opposition entre Guillaume et lui. Tout d'abord, il faut noter avec quel soin Umberto Eco, à travers le regard d'Adso, décrit Bernard Gui, de telle sorte à ce que le lecteur voit en lui un homme indéchiffrable : un sourire difficile à déchiffrer au regard inquisiteur Il est totalement caractérisé comme un inspecteur type du roman policier. [...]
[...] Ce portrait n'est pas complet, cependant il permet au lecteur de savoir quel sera le rôle dont est chargé l'inquisiteur au sein de l'abbaye. Son opposition avec Guillaume, qui figure comme un héros dans le livre (et notamment parce que le narrateur a une grande estime de lui), annonce l'échec de sa mission dès son apparition dans le roman. En effet, par la suite, Bernard Gui arrêtera un faux coupable et finira par quitter l'abbaye quand il s'en rendra compte. Il faut également saisir la dimension polémique autour du pouvoir religieux du Moyen Age qui s'élève sur ces deux pages. [...]
[...] Le Nom de la rose, Portrait de Bernard Gui (Quatrième jour, none), commentaire composé Alors que d'étranges évènements et plusieurs crimes ont déjà eu lieu à l'abbaye, le cardinal du Poggetto, l'inquisiteur Bernard Gui et d'autres hommes d'Avignon arrivent le quatrième jour (soit au milieu du roman) au nom du Pape Jean XXII. Bernard Gui est chargé de trouver le criminel qui a assassiné les moines si mystérieusement. Plus précisément, son rôle d'inquisiteur est de déterminer ce qui est conforme aux dogmes religieux et ce qui ne l'est pas. [...]
[...] A l'inverse, Bernard Gui est son adversaire, présenté comme la figure de l'antihéros. Ce n'est pas le méchant de l'histoire, c'est un simple obstacle. Il est trop classique, trop terre-à-terre, trop distant, et le lecteur ne s'y attache pas. Dès ce quatrième jour, l'échec de l'inquisiteur est annoncé. On souligne que déjà, dans cette première discussion qui est comme un premier affrontement entre les deux hommes, Guillaume a le dernier mot. En effet, il refuse de répondre à la question de Bernard Gui et le traite avec une certaine hauteur en lui disant : Je n'ai pas votre expérience en matière d'histoires criminelles Cette phrase ironique nous renvoie à la suite. [...]
[...] Adso ne connaît pas personnellement Bernard Gui, il a simplement entendu parler de lui : [ ] mon attention se dirigea aussitôt vers le personnage dont j'avais entendu parler ces jours-ci : Bernard Gui La description physique de l'inquisiteur est très brève : C'était un dominicain d'environ soixante-dix ans, mince mais à la silhouette toute droite Et Adso souligne également ses yeux gris Le narrateur s'intéresse davantage à la psychologie, au caractère du personnage. Il fait des hypothèses quant à l'interprétation du comportement de Bernard Gui : il voulait certainement et le lecteur s'interroge avec lui. C'est un portrait interrogatif, et très subjectif de la part d'Adso : me frappèrent j'en tirai l'impression Ce passage est d'autant plus intéressant qu'il excite la curiosité du lecteur. En effet, ce portrait ne dévoile pas Bernard Gui. Au contraire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture