•Corneille propose avec Nicomède une tragédie politique d'un genre nouveau, informant son lecteur dans la préface que « la tendresse et les passions, qui doivent être l'âme des tragédies, n'ont aucune part en celle-ci : la grandeur du courage y règne seule, et regarde son malheur d'un œil si dédaigneux qu'il n'en serait arracher une plainte. »
•Contrairement au récit de l'historien Justin dont s'inspire l'intrigue, le dramaturge renonce à faire de son héros un parricide. Ni pitié, ni terreur comme il est de coutume dans la tragédie : Corneille souhaite avant tout que Nicomède ne suscite qu'admiration.
•L'action de la pièce est une querelle de succession : la question étant qui de ses deux fils Prusias va désigner pour lui succéder, Nicomède, héros chargé de lauriers, ou Attale, fruit d'un second lit et créature de Rome.
•Véritable tragédie politique qui met en scène la pax romana, la politique romaine envers ses alliés qu'elle veut soumis et serviles
•La scène qui précède l'extrait que l'on va étudier constituait un discours argumentatif de F., qui tentait de convaincre Laodice de l'intérêt que peut représenter son mariage avec Attale, justifiant l'intervention de Nicomède qui s'indigne des discours manipulateurs de son rival.
•Cette scène 3 de l'acte III constitue un duel d'arguments avec montée progressive de la tension. Confrontation entre N., héros de la pièce et F. son adversaire, ambassadeur de Rome. Cour du roi se remplit alors du jeu des intérêts
[...] et à ses exhortations. Amoureuse de N., figure féminine résolument rangée de son cotés et n'entend pas se faire mener par un individu que N. n'apprécie pas. Ne représente qu'un rouage dans l'opposition de la puissance romaine face à la Bithynie. Incarne l'objet de l'affrontement des deux puissances. Dans cette scène elle est très effacée ; elle écoute, regarde comme le spectateur. Passive face à ce conflit et ne peut véritablement l'infléchir. 950 Nico poursuit sa démarche qui consiste à donner une définition de F. [...]
[...] Elle est remise entre les mains de Nicomède, le spectateur est rassuré. On pressent le retournement de forces, la supériorité de N. s'affirme plus nettement face à l'ambassadeur de Rome et ses alliés. Ainsi jusqu'alors Nicomède est une puissance sans pouvoir au contraire de Prusias, pouvoir sans puissance. La situation de Nicomède est significative d'une désunion entre le héros et le roi, la puissance et le roi, la force et la politique. C'est donc une réflexion politique et les contemporains ont reconnu en Nicomède le Grand Condé, obligé de se soumettre à l'ordre monarchique de Louis XIV après avoir été une des plus grandes figures de la Fronde. [...]
[...] Confrontation entre N., héros de la pièce et F. son adversaire, ambassadeur de Rome. Cour du roi se remplit alors du jeu des intérêts Projet de lecture On prêtera une attention particulière d'une part à la répartition des rôles des protagonistes qui pose véritablement problème, les 2 personnages n'arrivant pas à s'accorder sur une définition commune de leurs rôles respectifs. D'autre part on essaiera de montrer au contraire de Voltaire qui a dit en parlant de la pièce que la plupart des scènes ne sont que des conversations assez étrangères à l'intrigue que cette scène constitue un tournant dans la pièce puisqu'elle établit N. [...]
[...] De fait, lui a su s'opposer à Rome. Corneille fait donc de N. le disciple d'Annibal (en réalité mort depuis 36 ans) pour prêter à N. plus de valeur et plus de fierté contre les Romains 953 le mépris de N est souligné également par aurez verbe au futur alors que jusque là on avait eu principalement du présent (action). Refus présent, passé et futur de lui accorder de l'importance. 954-957 embrasser les genoux reprocher les intrigues de salon auxquelles se livre F. [...]
[...] il me fera justice Tire parti de la faiblesse de Prusias. Met en évidence la veulerie du roi, incapable d'incarner la raison d'état 958 F. va sortir de la scène, le premier=) se soumet, fait preuve de sa faiblesse. Menace dans les actes à venir. N'a pas constitué un rival de taille en paroles et discours, il espère se montrer plus digne ds les actes. N. a remporté le combat oratoire. Combat qu'on doit également penser dans l'occupation des lieux, bataille de position=) on doit penser aussi aux gestes des acteurs qui permettent de mettre davantage en évidence les rapports de force. [...]
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