Chez Diderot et dans nos œuvres plus particulièrement, la nature a plusieurs fonctions : elle sert de preuve, de modèle, de cadre conceptuel et référentiel. Nous suivrons ces catégories problématiques et tenterons de voir en quoi elles s'inscrivent dans la démonstration de Diderot. Comment la nature, d'un cadre théorique assez large voire flottant, devient-elle un outil de réflexion et un modèle subversif ? Leçon pour l'agrégation de lettres
[...] »157-8. La morale est repensée / critère de l'action (faire le bien / le mal) plutôt que par rapport à une loi transcendante (faire telle action partout, par qui que ce soit est radicalement bien / mal) la religion : il y a un grand ouvrier, mais de Dieu esthétique : il n'y a pas de genre cloisonné. Poil au né. Conclusion la nature apparaît donc sous plusieurs visages dans les écrits théoriques de Did : cadre, outil et modèle. [...]
[...] Elle comprend le microcosme et le macrocosme. Justifie à cet égard l'absence de définition précise : elle est juste un principe englobant. Elle a aussi des lois : la nécessité : fonde en fait la légitimité et la valeur ou Ce qui est est ce qui doit être sinon ce serait autrement ; Did, p61 EAD, quand d'Alembert déplore que l'homme doive retourner à la poussière et dise Cela est triste il répond Et nécessaire. Accordez à l'homme seulement le double de sa durée, et vous verrez ce qui en arrivera. [...]
[...] Le serin est de chair, le musicien d'une chair diversement organisée ; mais l'un et l'autre ont une même origine, une même formation, les mêmes fonctions et la même fin. (ETD 55) : la nature est toujours le cadre le plus large qui subsume tous les possibles, toutes les combinaisons ; elle est ce concept hyperonyme qui abrite la totalité de la diversité des organisations de molécules. II. La nature comme modèle A. Un modèle à comprendre La diversité de ses manifestations, comme les monstres (sœurs siamoises) ou les miracles, nécessitent un recours à l'analyse pour comprendre toute sa portée. [...]
[...] C'est une invitation à se passer de Dieu 4 Rêve de d'Alembert 5 ce raisonnement est d'autant plus bancal qu'il est contredit plus loin par un autre : le besoin développe des organes. La nature pourvoit à tout ; dans le cas des siamoises, il est impossible d'envisager ce monstre comme viables. Dans l'idéologie de Diderot, ce monstre est antinaturel Did avance d'autres raisons dans d'autres œuvres comme le Supplément au Voyage de Bougainville, utopie tahitienne, où la nature est considérée comme un principe d'économie. [...]
[...] Il n'y a qu'un seul grand individu, c'est le tout. RA : volonté définitoire de la phrase construite sur un double présentatif, qui met en valeur l'énoncé et en fait un postulat dont l'évidence est hors de doute. Mobilité et constance : Qui sait si ce bipède déformé n'est pas l'image d'une espèce qui passe ? Qui sait s'il n'en est pas ainsi de toutes les espèces d'animaux ? RA : la théorie atomiste de la nature appelle nécessairement le changement perpétuel Tout passe, tout change Héraclite). [...]
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