La nature dans les Amours de Marie chez Ronsard

Résumé du document

Pierre de Ronsard est né en 1524 dans une famille cultivée et de petite noblesse du Vendômois. Il passe l'essentiel de ses douze premières années au contact de la nature dont il ne cessera d'exalter la beauté. C'est en 1555-1556 que Ronsard rédige Les Amours de Marie, dédiées à Marie Dupin, une jeune paysanne Angevine.Dans ce recueil qui suit Les Amours de Cassandre, Ronsard change de style et de ton adoptant une plus grande simplicité. Dans Les Amours de Marie, la nature tient une place très importante, conférant ainsi au recueil un souffle de fraîcheur.
La nature est un motif important de la littérature française de la Renaissance et elle est fortement exploitée dans l'œuvre de Ronsard : en effet les motifs floraux, végétaux, animaux, aquatiques…etc abondent dans le recueil. Nous allons alors nous demander quel rôle joue la nature et de quelle façon. Nous verrons ainsi que la nature est, en premier lieu un cadre agréable et qu'elle permet à l'amour de s'épanouir. Elle marque également le passage du temps et invite à une réflexion épicurienne et enfin, nous verrons que la nature reste en perpétuelle relation avec la femme aimée.

Extraits

[...] Ainsi les saisons de l'année coïncident avec les saisons de l'amour : le motif littéraire de la reverdie est très présent chez Ronsard. Au printemps, nous assistons à la renaissance de la nature et ainsi à la renaissance de l'amour que Ronsard illustre dans une Chanson : Quand ce beau printemps je vois, J'aperçois Rajeunir la terre et l'onde, Et me semble que le jour, Et l'amour, Comme les enfants naissent au monde. Ronsard place de nombreux poèmes dans un cadre printanier et il insiste sur certains mois comme le mois d'avril qui est le mois d'Aphrodite et le mois de l'Innamoramento : Le vingtième d'avril couché sur l'herbelette (Sonnet IV) La nature, lieu reposant, est un topos en accord avec le sentiment amoureux. [...]

[...] La rose est la fleur de Vénus, elle est éphémère et s'accorde également avec le thème du Carpe Diem »évoqué plus tôt. Elle est le symbole de la précarité humaine. Ainsi on voit le déclin de la beauté féminine sur le mode burlesque lorsque Marie, la rose, vieillit et fane La rose à la parfin devient un gratte-cul, Et tout avec le temps par le temps est vaincu. dans le poème Le Voyage de Tours ou le Amoureux. Ici la transposition de la femme dans la nature indique la soumission de l'être humain à la vieillesse. [...]

[...] La Nature dans les amours de Marie Pierre de Ronsard Introduction Pierre de Ronsard est né en 1524 dans une famille cultivée et de petite noblesse du Vendômois. Il passe l'essentiel de ses douze premières années au contact de la nature dont il ne cessera d'exalter la beauté. C'est en 1555-1556 que Ronsard rédige Les Amours de Marie, dédiées à Marie Dupin, une jeune paysanne Angevine.Dans ce recueil qui suit Les Amours de Cassandre, Ronsard change de style et de ton adoptant une plus grande simplicité. [...]

[...] La nature, un cadre agréable) La nature peut donc être présente dans le seul but de servir le cadre. Ronsard l'utilise pour décrire des paysages et montrer les aspects simples de la vie qui se trouvent dans la nature. Il utilise parfois une topographie réaliste pour désigner un lieu où la nature est vivement présente. Dans la plupart des cas, il cite le Vendômois, l'Anjou comme dans La Quenouille : En notre Vendômois, où le peuple regrette Le jour qui passe en vain, allasses en Anjou Pour demeurer oisive et te rouiller au clou Ou encore dans le sonnet XXXVIII : Si quelque amoureux passe en Anjou par Bourgueil On note ici la volonté de Ronsard d'enraciner sa poésie dans un terroir. [...]

[...] S'attendre au lendemain n'est pas chose trop prête. Ici la nature est arrangée ».elle devient l'emblème de l'amour ET de la poésie mais Ronsard évoque souvent l'injustice où se trouve l'homme face à la nature qui se renouvelle. Ainsi dans le Sonnet LXVII en vain pour vous ce bouquet je compose, Ronsard met en parallèle la femme et la nature : Vous et les fleurs différez d'une chose : C'est que l'Hiver et les fleurettes défait, Votre printemps, en ses grâces parfait, Ne craint des ans nulle métamorphose. [...]