Naturalisme du 19e siècle, En Rade, Joris-Karl Huysmans, L'Assommoir, Émile Zola, odorat, Gervaise, personnages réalistes, démarche scientifique, insignifiance de la vie, Louise Marles, point de vue narratif, texte descriptif, corpus de textes
Les deux textes de ce corpus, composés durant la deuxième moitié du XIXe siècle, appartiennent au naturalisme. Ce mouvement, apparu en France en 1860, vise à donner une vision réaliste du sujet traité, ici l'insignifiance de la vie, avec une démarche scientifique. Émile Zola, pionnier du mouvement, dans "L'Assommoir", nous montre la triste vie de deux ouvriers parisiens tandis que Joris-Karl Huysmans, dans "En Rade", peint la dure réalité de la campagne pour des citadins. Il s'agira ici d'étudier les procédés utilisés par les auteurs pour rendre les lieux et personnages réalistes.
Tout d'abord, nous constatons que les cadres spatio-temporels sont différents, mais rappellent un même thème. Zola place ses personnages dans un café comble, à Paris, après le travail des ouvriers. Il décrit précisément le lieu de tentation où entrent pour la première fois ses personnages et fait appel aux cinq sens pour donner une impression de vécu au lecteur. En effet, l'odorat est sollicité dès le début du texte : on sent presque l'air chaud, enfumé et "chargé d'alcool" qui étouffe... La boisson est vaguement décrite, Gervaise mange les accompagnements du vin, des fruits imbibés d'alcool, pour faire goûter le lecteur.
[...] Effectivement, dans En Rade, les Parisiens s'expriment d'une façon bien différente de celle du paysan et Jacques se sent floué par le tableau campagnard tant attendu. Huysmans s'appuie sur le stéréotype de l'agriculteur, son langage familier et son appellation, ses manières, tout comme Zola avec ses ouvriers peu ambitieux qui s'exprime d'une manière simple, tantôt argotique. Les noms des personnages sont donc crédibles et en accord avec leur situation ainsi que leur expression. IV. Points de vue : interne et omniscient Par ailleurs, les auteurs utilisent un point de vue différent. [...]
[...] C'est d'ailleurs le but du naturalisme, mouvement artistique inspiré de l'invention de la photographie. La crédibilité des personnages compte aussi beaucoup pour un bon auteur qui choisit soit des individus existants, soit les fruits de son imagination. Sachant cela, les noms sont cohérents avec le milieu, la situation, le contexte et les origines du personnage. Ses propos doivent lui correspondre et les naturalistes n'hésitent pas à employer du vocabulaire familier, de l'argot ou même du vulgaire, n'essayant pas d'idéaliser la réalité (« puant le suint »), mais plutôt d'inverser les tendances. [...]
[...] Non habitués au travail de l'agriculture, ils sont aussi étonnés du paysage qu'ils découvrent, non conforme aux idées établies. Le troisième personnage qui intervient est l'oncle Antoine, un paysan, usé par le soleil, qui les fait travailler en échange de son hospitalité. Chez Zola, c'est Gervaise, blanchisseuse, et Coupeau, zingueur amoureux, tous deux petits ouvriers de parents alcooliques, qui luttent contre la boisson avec difficulté aux côtés de Mes-Bottes, enclins à se soûler, et le propriétaire du café : le Père Colombe. [...]
[...] Le naturalisme du XIXe siècle au travers En Rade de Joris-Karl Huysmans et L'Assommoir d'Émile Zola Introduction Les deux textes de ce corpus, composés durant la deuxième moitié du XIXe siècle, appartiennent au naturalisme. Ce mouvement, apparu en France en 1860, vise à donner une vision réaliste du sujet traité, ici l'insignifiance de la vie, avec une démarche scientifique. Émile Zola, pionnier du mouvement, dans L'Assommoir, nous montre la triste vie de deux ouvriers parisiens tandis que Joris-Karl Huysmans, dans En Rade, peint la dure réalité de la campagne pour des citadins. [...]
[...] Au contraire de Zola, Huysmans décrit la campagne après de fortes pluies pour la moisson du blé, en pleine après-midi. Là encore, le lecteur a à faire à des Parisiens lassés de la ville qui viennent se réfugier près de la nature, il dresse le stéréotype du paysan et sollicite l'ouïe (bruit de déchirement), la vue (tableau de la campagne décevant), l'odorat et le toucher avec la sueur collante et des « démangeaisons atroces », seul le goût est pour cette fois absent. [...]
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