L'ambiance d'un livre transparaît à travers lui. Elle n'est pas le fruit direct de phrases comprises mais le jeu de dialogues, de méthodes d'écritures, de descriptions ; aussi le lecteur ne peut-il identifier par une lecture superficielle -ni au contraire trop pénétrée par le récit- ce qui compose l'ambiance d'un livre.
Kafka, lui, a su construire de manière complexe et efficace un type d'atmosphère qui lui est propre, et cela de manière si extraordinaire que le langage courant a fait sienne l'expression « une ambiance Kafkaïenne ». Ce terme évoquant une ambiance caractérisée par l'étrange, l'absurde voir un ridicule morbide ou inquiétant.
[...] Le signal menteur donné par Kafka en début d'ouvrage prend ici sa dimension d'élément de trahison. Toute distance critique étant supprimée, la perception de K. n'est plus une vision, déformée ou non, de la réalité, mais –aidée en cela par de minutieuses descriptions et par le fait que rien ne nous soit conté auquel K. n'assiste- une réalité absolue, exactement de la même manière que notre vision des choses passe auprès de nous pour être la réalité Un fait dénote bien la volonté de Kafka de faire des préoccupations de K. [...]
[...] Lent naufrage auquel K. ne réagit d'abord que par une colère sans inquiétude, l'absurdité est en premier lieu rassurante puisque supposée démonstration de l'inconséquence de la justice et, par-là, de son impuissance. Au fur et à mesure de l'histoire, son procès va prendre de plus en plus de place dans l'existence de K. et devenir ainsi un obstacle à affronter puisqu'il sera dès lors primordial de comprendre. Ainsi les explications nébuleuses de la femme de l'huissier, de l'huissier lui-même puis du peintre et enfin de l'avocat se relaieront dans la répétition et la contradiction pour plonger K. [...]
[...] C'est précisément par cet outil que Kafka piège le lecteur et trompe sa confiance. En se présentant comme narrateur complètement extérieur à l'histoire qu'il conte, Kafka donne au lecteur un signal qui autorise ce dernier à voir par ses yeux, il supprime toute distance. Au long du texte, on juge avec Kafka de la situation dans laquelle K. se trouve et de l'évolution des faits. Pourtant, cette confiance est usurpée : l'auteur utilise son crédit pour donner à la vision de K. [...]
[...] p op. cit., chap. III pp. 75-76 op. cit., chap. II, p op. cit., chap. p op. cit., chap. [...]
[...] Le narrateur traître Kafka et l'optique de lecture L'ambiance d'un livre transparaît à travers lui. Elle n'est pas le fruit direct de phrases comprises mais le jeu de dialogues, de méthodes d'écritures, de descriptions ; aussi le lecteur ne peut-il identifier par une lecture superficielle -ni au contraire trop pénétrée par le récit- ce qui compose l'ambiance d'un livre. Kafka, lui, a su construire de manière complexe et efficace un type d'atmosphère qui lui est propre, et cela de manière si extraordinaire que le langage courant a fait sienne l'expression une ambiance Kafkaïenne Ce terme évoquant une ambiance caractérisée par l'étrange, l'absurde voir un ridicule morbide ou inquiétant. [...]
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