Le mythe de Psyché a une place à part dans la mythologie, car il n'apparaît en littérature qu'au II° siècle après Jésus Christ, dans un texte littéraire, latin qui plus est, Les Métamorphoses d'Apulée. Or, ce sont surtout les mythes grecs et issus d'une longue tradition orale qui prennent place dans les dictionnaires de mythologie, et sont donc reconnus comme des mythes. Avant le XVII° siècle, le mythe de Psyché était bien connu, mais il était surtout repris dans des représentations picturales, ou par des philosophes chrétiens, qui le considéraient comme une allégorie. C'est le cas de Fulgence au VI° siècle, premier commentateur, et sans doute le plus célèbre, de l'histoire de Psyché, qui donne du mythe une version christianisée. C'est ainsi que le mythe se présente au début du XVII° siècle. Il est à la mode depuis la Renaissance et surtout le XVI° siècle, particulièrement en Italie et en Espagne, mais plus généralement dans toute l'Europe qui a redécouvert les textes antiques, notamment ceux de Platon. Cette mode du mythe de Psyché se poursuit au XVII° siècle, grâce tout d'abord au texte de Marino, l'Adone, qui ouvre la vogue de Psyché. Mais le mythe prend ensuite une orientation différente, liée comme on va le voir aux goûts de l'époque et à plusieurs oeuvres fondamentales.
[...] La pièce de Molière est en effet une commande royale. Pour satisfaire cette commande, Molière, qui originellement voulait certainement se charger seul de l'écriture de l'œuvre, dut, pressé par le temps, demander l'aide de Lully et Quinault pour les intermèdes chantés, et celle de Corneille pour la versification. C'est cette coopération complexe que tente de clarifier l'avis du libraire au lecteur qui précède le texte de la pièce : Cet ouvrage n'est pas tout d'une main. M. Quinault a fait les paroles qui s'y chantent en musique, à la réserve de la plainte italienne. [...]
[...] Le principe du genre du songe est en effet que le personnage, grâce aux Songes qui sont les serviteurs du dieu Sommeil, a des visions. La Fontaine avait déjà expérimenté cette technique dans Le Songe de Vaux, œuvre restée inachevée. Les nombreuses ekphrasis de l'œuvre ressemblent également au genre de la galerie, constitué de courts poèmes gracieux décrivant des tableaux, ou de la promenade, pour ce qui est de la description de Versailles. Enfin, et pour ne citer que ceux-ci, La Fontaine aurait une dette envers Astrée, et le genre de la pastorale en général. [...]
[...] A l'exception peut-être de la scène de dispute conjugale entre Vénus et Vulcain (A. II, sc. dans la Psyché de Fontenelle, qui fait des dieux de simples hommes, comme chez La Fontaine. . MCQL, p . FCL, p . FCL, didascalie p . MCQL, p. 1131-1132. [...]
[...] Elle est efficace pour prendre le spectateur au jeu, et ne présente pas d'ambiguïté. C'est pour cette raison aussi que les personnages sont souvent des types, afin qu'ils soient plus aisés à identifier pour le spectateur. La Fontaine, pour sa part, n'est pas soumis à ce genre de contrainte puisqu'il a choisi une adaptation romanesque du mythe. Il peut donc employer d'autres moyens plus indirects, ou moins évidents, d'exprimer les sentiments de ses personnages. Il utilise bien sûr également l'expression directe des sentiments. [...]
[...] Cet aléa de l'histoire n'est peut- être qu'une coïncidence mais il montre bien que le mythe de Psyché, particulièrement au XVII° siècle, est lié à tout ce qui est hybride, mêlé. D'un point de vue esthétique, la pièce de 1678 est également hybride par son genre, qui est, comme pour la pièce de Molière, délicat à définir. Il ne s'agit en effet pas vraiment d'une tragédie-ballet comme la pièce de Molière, dans la mesure où les parties théâtrales sont beaucoup plus réduites dans cette pièce que dans l'autre. [...]
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