Le mythe de Faust raconte l'histoire d'un homme qui, déçu par la stérilité des savoirs terrestres, reçoit la visite du diable, qui lui propose, en échange de son âme, de vivre durant vingt-quatre ans une vie de plaisirs et de réaliser tous les fantasmes humains, tels que la jeunesse éternelle, l'amour, ramener des âmes du passé…
La légende de ce pacte avec le Diable est diffusée pour la première fois en Allemagne par le Volksbuch, un récit anonyme édité en 1587. Mais on peut trouver la trace d'une telle légende en remontant jusqu'à l'Antiquité : on trouve en effet dans la mythologie grecque certains mythes relatant les exploits extraordinaires d'hommes qui se pensent au-dessus des lois des Dieux et de la Nature, et qui se croient capables de construire leur propre destin. On appelle cela l'hubris, ou l'hybris.
[...] Cela implique donc que la force est en partie métaphysique, au-delà du monde. Quant à la notion d'énergie, c'est Leibniz qui en développe l'idée, suivi par Euler. Tout cela entre en cohérence avec le personnage de Faust, qui est présenté dans toute sa spiritualité, qui représente l'aspiration divine vers l'idéal, et qui exerce sa force pour invoquer des esprits, et Méphistophélès. À l'opposé de Faust, Méphistophélès, qui a fait le pari de le détourner de cette aspiration divine vers des sphères au-delà du monde, exerce une force de négation. [...]
[...] Il avait notamment rédigé un Traité des couleurs, qui est aujourd'hui une référence dans le domaine de l'art. Mais le grand chantier de sa vie fut Faust. Il existe trois récits de Faust par Goethe. Entre 1773 et 1775, Goethe a rédigé une première version du mythe, que l'on appelle souvent Urfaust, ou Faust primitif. En 1808 paraît Faust ou Premier Faust, qui raconte la première partie du drame. Ensuite, en 1832, paraît à titre posthume le Faust II, ou Second Faust, qui relate la suite des aventures de Faust. [...]
[...] Goethe explorera cette voie, son Faust répond en tout point au surhomme romantique, nous le verrons en seconde partie de ce mémoire. Cette version reste quand même la première version artistique du mythe de Faust. Cette pièce contribua au succès du mythe de Faust et entretint son intérêt. Cependant, dans cette pièce de Marlowe, mis à part le personnage de Faust qui est très bien dépeint, et complexe, les autres personnages, et la mise en scène sont plutôt creux, avec des passages à vide. [...]
[...] Le Méphistophélès de Goethe va proposer un pacte classique à Faust. On a souvent comparé ce pacte à une sorte de contrat de travail (vers 1659) qui prévoit que l'une des parties se met au service de l'autre, et lui montre le monde pour un temps donné, à charge de réciprocité dans l'au- delà, un au-delà sur lequel le diable reste évasif lorsque Faust l'interroge : Méphistophélès contourne la question en lui vantant les mérites de la vie qu'il est prêt à lui offrir . [...]
[...] Il incarne ce désir humain de toujours aller au-delà des limites prescrites. Cette notion d'hubris est reliée à cette légende du Docteur Faust dans le sens où Faust défie également en quelque sorte les Dieux et le destin en s'alliant avec le Diable. Il défie sa propre condition, son propre destin. On trouve aussi quelque chose de très judéo-chrétien dans ce mythe. Voici une phrase tirer de l'Ecclésiaste, un des livres de la Bible hébraïque, qui illustre bien ce parallèle : Qui accroît sa connaissance accroît sa douleur En effet, l'opposition entre le Diable et Dieu, et entre Salut et damnation, est très marquée dans le mythe de Faust, dès lors que la tentation, et la mélancolie de la connaissance absolue sont présentes. [...]
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